Handicap : changement de calcul pour l'allocation aux adultes handicapés
L’allocation aux adultes handicapés sera calculée de manière individuelle à partir du 1er octobre 2023. Les revenus du conjoint ne seront donc plus pris en compte dans le calcul de l’aide.
C'est une victoire pour les associations qui se battent depuis des années pour la déconjugalisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Jusqu'à présent, son montant était calculé en fonction des revenus du couple. Le 6 juillet, la Première ministre Élisabeth Borne a déclaré devant l’Assemblée nationale que l’aide prendra uniquement en compte les revenus du bénéficiaire. Un décret est paru le 29 décembre au Journal Officiel en ce sens : il acte la date du 1er octobre pour la mise en oeuvre de la mesure.
"Nous partirons du principe de la déconjugalisation", a précisé la Première ministre. Ce principe a pourtant été rejeté à plusieurs reprises par le gouvernement l’année dernière, provoquant colère et incompréhension de la part des associations des personnes handicapées. Elles avaient exhorté Emmanuel Macron à une "réforme historique", pour "considérer cette allocation avant tout comme un revenu individuel d'existence".
Élisabeth Borne, qui a aussi annoncé l'organisation d'une Conférence nationale du handicap début 2023, a assuré que le gouvernement agirait en faveur de "l'autonomie des personnes handicapées" et de la "transformation des structures médico-sociales".
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Une mesure attendue
En France, l’AAH concerne 1,2 million de personnes, dont 270 000 personnes en couple. Cette allocation existe depuis 1975. Elle est soumise à des critères bien précis d’incapacité, d’âge, de résidence et de ressources.
Destinée à compenser l'incapacité de travailler, son montant maximal est de 904 euros mensuel. Elle est gérée par les maisons départementales des personnes handicapées (MPDH).
Suite à la déclaration d’Elisabeth Borne, le collectif Handicaps (qui regroupe 52 associations) dit "prendre acte" des annonces. S'il "peut se réjouir de la volonté de déconjugaliser l'AAH”, il sera néanmoins très vigilant à ce qu'il n'y ait "aucun perdant après la réforme annoncée".
Parmi les autres points évoqués par la Première ministre : l’accessibilité universelle pour les personnes à mobilité réduite. Une mesure "attendue depuis plus de 50 ans", rappelle le collectif.