Handicap : comment adapter son métier après un accident
Il faut parfois tout changer pour intégrer le handicap dans sa vie. L’association Comète accompagne les personnes handicapées suite à un accident et les aide à construire leur réinsertion professionnelle. Reportage.
Pour Mathilda, la nouvelle routine depuis son arrivée dans ce centre de rééducation est de faire deux séances de kinésithérapie par jour. Un accident a comprimé sa moelle épinière et sa jambe droite ne bouge presque plus. Alors, à côté de ses soins médicaux, la jeune femme de 22 ans bénéficie de tout un accompagnement pour préparer la suite.
Éviter les ruptures professionnelles
"Les durées de séjour sont de plusieurs mois. Cela donne l'occasion de s'adapter à l'état psychologique du patient. Le fait d'arriver au plus tôt permet, en parallèle de la rééducation, de penser toute cette réinsertion socioprofessionnelle", explique Gaël Brux, directeur général du centre neurologique Propara à Montpellier et membre de l'association Comète France.
Aujourd’hui, il est impossible de prédire si la jambe droite de Mathilda va récupérer suffisamment pour remarcher. Mais elle sait déjà qu’elle ne pourra pas travailler comme avant l’accident. C'est pourquoi avec l’aide de l’association d’insertion Comète, Mathilda essaie de retrouver un projet.
"On a l'impression que tout s'arrête"
"Quand on vit quelque chose comme ça, on a l'impression que tout s'arrête. Au final, non, on nous apprend qu’il y a des formations, des choses à faire. Moi, j'étais dans la vente en prêt-à-porter et j'aimerais beaucoup reprendre ce métier, mais avec quelque chose de plus assis, plus calme", commente Mathilda, 22 ans.
L’association va donc l’aider à trouver les solutions pour réussir cette adaptation à son handicap."Il y aura une partie administrative avec le service social pour faire un état des lieux de la situation sociale et financière. Ensuite, en fonction du projet de la personne, l'accompagnement va se poursuivre à l'extérieur avec des visites, en dehors du monde médical", confie Christelle Dumont, coordinatrice à l'association Comète.
Tenir compte de l'environnement de travail
Cela fait deux ans que Christelle suit Raphaël Da Costa, tailleur de pierre et maçon. Aujourd’hui elle vient découvrir l’ancienne étable qu’il veut transformer en restaurant-atelier.
"L'expertise se fait sur le lieu. On pourra l’épauler au niveau du choix du matériel, du fauteuil roulant par exemple, qui, là, sera adapté à l'intérieur, alors que le premier était adapté à l’extérieur", précise Christelle Dumont. Bien choisir le nouveau fauteuil et surtout mobiliser des subventions pour l’acheter est un soutien essentiel.
"Au début, j'avais du mal à accepter le fauteuil. Après, j'ai bien vu que j'avais besoin d'être écouté et d’être aidé. Ils ont trouvé des réponses à tous les problèmes. Ça aide beaucoup", témoigne Raphaël Da Costa, maçon et tailleur de pierre à Compeyre, dans l'Aveyron.
Résultat, malgré sa paraplégie, Raphaël a préservé son entreprise familiale et a trouvé le moyen de rester pleinement tailleur de pierre.