Immersion en maraude avec la Croix-Rouge au secours des sans-abri
En Seine-Saint-Denis, les bénévoles de la Croix-Rouge apportent aux sans-abri un peu d’alimentation, des boissons chaudes, des couvertures et font le lien avec le SAMU en cas d’urgence médicale.
Quatre bénévoles de la Croix-Rouge partent ce soir en maraude avec un équipement particulier pour affronter le froid dans les rues de Seine-Saint-Denis, au nord de Paris. Ils veillent sur les nombreuses personnes sans domicile désormais confrontées à la chute des températures.
Sacs de couchage, vêtements, boisson chaude...
"Beaucoup de gens nous disent qu’ils appellent le 115 depuis 6 h du matin. Malgré les heures d'attente, il n'y a pas de logement. C'est vraiment problématique, on donne ce qu'il faut en terme de sacs de couchage et puis on a quelques vêtements qui ne suppriment pas le problème du froid, mais quand même qui aident", explique Clément Murzeau, bénévole à la Croix-Rouge française.
"On est honnête, on ne peut pas trouver un hôtel le soir même, ce sont les limites de la Croix-Rouge", déplore-t-il. Mais ces bénévoles apportent une présence, le réconfort d’une boisson chaude et d’un lien tissé au fil des semaines. Pour au moins rompre la solitude qui aggrave les risques de la précarité.
Cyanose, frissons, confusions...
Quand l’épuisement ne permet plus de marcher pour lutter contre le froid, la menace est l’hypothermie, une baisse de la température corporelle. "Plusieurs symptômes peuvent nous alerter, notamment une décoloration des extrémités, des tremblements, des frissons. Dans les cas plus graves d'hypothermies sévères, on peut avoir un discours qui est complètement confus, avec des extrémités qui sont gelées. Ce qui peut être grave parce que ça peut conduire à des nécroses. Ça peut aller jusqu’à une perte de conscience", commente Clément Murzeau.
Face à ces signes, il faut immédiatement appeler les pompiers ou le SAMU. Surtout quand la personne a bu de l’alcool, car c'est un piège qui donne une sensation de chaleur immédiate et aggrave le risque fatal d’endormissement.
Quand l'intervention du SAMU est nécessaire
Un groupe a trouvé la protection d’une évacuation d’air chaud dans le trottoir... L’équipe les connaît bien. Mais ce soir, l’un d’eux a été blessé par un coup de couteau. La situation exige la mobilisation du SAMU. Avec le froid qui réduit la circulation sanguine et l’hygiène limitée, la menace de nécrose pour sa main est réelle.
"Ça s'est infecté, on le voit. Le SAMU essaiera de venir voir la personne. Pour l'instant, il n’y a pas d'urgence vitale immédiate, mais elle doit être prise en charge au plus vite", explique Mamadi Traore, responsable adjoint action sociale à la Croix-Rouge Française.
Comme le SAMU annonce un délai d’intervention important, l’équipe ne peut pas attendre. Elle doit encore aller veiller sur trois personnes isolées avant la fin de sa maraude nocturne.