Interdiction totale, taxe dissuasive, exclusivité pour les buralistes… quel sort pour la puff ?
La Confédération des buralistes veut l’exclusivité de la vente des puffs, quand le Sénat propose une taxe dissuasive et les députés écologistes une interdiction totale. Quel avenir pour cette cigarette électronique jetable ?
Le succès de la puff est aujourd’hui incontestable. Ces cigarettes
électroniques jetables sont actuellement vendues dans les grandes surfaces, sur internet et chez les buralistes. Mais la Confédération des
buralistes demande "l'exclusivité de la commercialisation des cigarettes
électroniques jetables", assurant "travailler sans
relâche" sur le respect de l'interdiction de vente aux mineurs dans
son réseau, qui est selon elle davantage "bafouée" par "les
plateformes en ligne ou la grande distribution".
"Alors que le sujet des cigarettes électroniques
jetables ou puff anime les débats autour du Projet de loi de financement de la
Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, la Confédération nationale des buralistes
s'alarme des dérives constatées dans la commercialisation de ces produits par
certains réseaux", dit-elle dans un communiqué lundi 21 novembre.
Un prix allant de 8 à 12 euros
Avec ses saveurs enfantines, sucrées ou fruitées - "marshmallow", "ice candy", "choco noisette"... -, ses emballages aux couleurs vives évoquant des friandises et son petit prix allant de 8 à 12 euros pour 500 bouffées, la puff existe sous une vingtaine de marques et inquiète car elle cible les adolescents, alors que la cigarette électronique est interdite aux mineurs.
De son côté, le Sénat à majorité de droite a voté en faveur d'une
"taxe dissuasive" sur ces cigarettes électroniques jetables, mais la mesure pourrait ne pas être retenue. En parallèle, une proposition
de loi des députés écologistes réclame leur interdiction.
Signé par la quasi totalité du groupe écologiste, le texte
vise à interdire les dispositifs de "vapotage à usage unique", ces
cigarettes électroniques prêtes à l'emploi avec une "batterie
préchargée" et qui se jettent après un certain nombre de bouffées.
Six buralistes sur dix enfreignent la loi
Pour certains buralistes, les ventes de puffs représentent déjà la moitié de l'activité générée par la cigarette électronique : cette dernière leur apporte 140 millions d'euros sur les 3,6 milliards de chiffre d'affaires brut annuel réalisés par les 23 500 bureaux de tabac du pays.
Mais fin 2021, le Comité national contre le tabagisme (CNCT)
affirmait, après une enquête "clients mystères" avec "des
mineurs de 17 ans, accompagnés d'un adulte en retrait", que six buralistes
sur dix enfreignaient l'interdiction de vente de tabac aux mineurs.