Soigner la constipation par les plantes
En France, la constipation touche une personne sur cinq. Elle génère des ballonnements, des sensations d'inconfort et parfois des maux de tête… Mais pour atténuer ces manifestations, des solutions naturelles existent. Quelles sont les plantes aux vertus anti-constipation ? Comment les utiliser en toute sécurité ?
Qu'est-ce que la constipation ?
En temps normal, après avoir été prédécoupés dans la bouche grâce aux dents et à la salive, les aliments arrivent dans l'estomac où ils sont digérés par le suc gastrique, puis ils progressent vers les intestins. Tout au long de ce parcours, les nutriments vont être absorbés par les villosités intestinales et passer dans la circulation sanguine. Ils progressent de 0,5 cm par minute, après huit heures de digestion, tout ce qui n'a pas été absorbé formera les selles et poursuit sa progression dans le côlon.
Dans le côlon, des glandes réabsorbent l'eau pour déshydrater les matières fécales et des milliers de bactéries se nourrissent des déchets. Elles produisent des flatulences mais aussi des vitamines, telles que les vitamines B et K qui seront absorbées par l'organisme. C'est grâce à la contraction de la paroi des intestins que les selles progressent jusqu'au rectum. Il faudra entre vingt et quarante huit heures après l'ingestion des aliments pour arriver au bout.
Lorsqu'on va à la selle moins de trois fois par semaine, on parle de constipation. On distingue deux types de constipation :
- Un gros intestin paresseux : le tube se contracte peu ou mal et les selles progressent lentement. Cette constipation est liée à un trouble du transit.
- Les selles sont trop sèches et leur élimination est difficile : le côlon a en effet un rôle de réabsorption de l'eau présente dans les matières fécales. Si celle-ci est insuffisante, les selles sont dures et sèches. Il s'agit alors de constipation terminale.
Certaines personnes sont plus à risque que d'autres. C'est le cas des personnes âgées car la sédentarité et la prise fréquente de médicaments peuvent favoriser la constipation. Il en va de même pour les femmes enceintes : la compression du côlon par l'utérus ainsi que les modifications hormonales ralentissent le transit. Les bébés nourris au biberon et les enfants qui se retiennent à l'école sont aussi souvent constipés.
Des remèdes naturels contre la constipation
Savoir reconnaître les plantes, leurs propriétés mais aussi savoir les mélanger et les préparer… De nombreuses plantes présentent des propriétés laxatives et dépuratives. D'où viennent-elles ? Comment se les procurer et bien les utiliser ? Voici quelques conseils.
Quelques plantes et leurs vertus
Ballonnements, migraines, inconfort... les désagréments de la constipation sont nombreux. En France, une personne sur cinq en souffre régulièrement. Et si la solution était à chercher du côté des plantes ? Thierry Thevenin, herboriste, nous dévoile la carte d'identité de quatre plantes aux vertus anti-constipation.
- Le frêne
Les feuilles de frêne (Fraxinus excelsior) sont glabres, d'un vert assez foncé, odorantes, leur parfum rappelle un peu celui du thé vert. On peut sécher la feuille entière ou bien la monder pour éliminer les tigettes centrales. Le séchage doit être opéré rapidement après la récolte. On l'emploie sous forme de tisane en faisant infuser une pincée de feuilles sèches dans 20 cl d'eau frémissante pendant dix minutes. Le frêne facilite l'élimination et stimule le transit intestinal. On peut le prendre plusieurs semaines sans inconvénient. Il n'y a pas d'interactions, ni d'effets indésirables connus.
- La bourdaine
La bourdaine (Frangula alnus) est un arbuste des zones humides à feuilles caduques. Dressé, à l'allure un peu raide qui a tendance à pousser en colonies. Son écorce brune au ton violacé est couverte de petites "verrues" blanches très caractéristiques. C'est cette écorce qui est très laxative. Il ne faut pas employer d'écorce fraîche ni même fraîchement séchée, elle serait trop puissante. Il ne faut pas l'utiliser de manière prolongée, quinze jours au maximum. Il est préférable de l'associer à des plantes adoucissantes et sous contrôle médical. On l'emploie en décoction, laissez bouillir l'écorce une quinzaine de minutes dans l'eau.
- La guimauve
La guimauve (Althaea officinalis) est au contraire la plante de l'extrême douceur. De son "habit de velours" jusqu'à la composition de toutes ses parties, particulièrement riches en mucilage, elle constitue l'un des meilleurs adoucissants qui soit. On fait une infusion de sa racine coupée en petits bouts, mais on pourrait aussi la mâcher comme un bâton de réglisse. Il n'y a pas de contre-indications connues. Elle serait par contre incompatible en mélange avec les plantes à tanins.
- Le plantain
Le plantain (Plantago lanceolata) est l'une des herbes les plus communes qui soit et l'une des plus précieuses. La queue de rat comme on l'appelle familièrement, combat la constipation en tisanes simples obtenues en faisant infuser une pincée de feuilles sèches dans une tasse à thé pendant dix minutes. Il peut être consommé par toutes et tous sans risque, ni inconvénient connu. On peut également manger en salade les jeunes feuilles et les boutons floraux, lesquels ont un délicieux goût de champignon de Paris.
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Questions/réponses :
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