Intoxication alimentaire : quels signes d'alerte ?
Après le signalement de près de 300 cas de gastro-entérites d’origine alimentaire dans des établissements scolaires de Seine-Maritime, petit rappel sur les intoxications alimentaires, leurs symptômes et leur prise en charge.
Jeudi 27 avril, entre 250 et 300 jeunes enfants d’une cinquantaine d'établissements scolaires de Rouen ont été pris en charge par des équipes médicales après avoir présenté des troubles digestifs, dont des vomissements. Ils avaient consommé de la nourriture provenant d'une même cantine centrale, située au nord de Rouen.
Selon la préfecture, aucun cas préoccupant n’a été signalé et la plupart des enfants avaient regagné, jeudi soir, leur domicile. Des investigations sont en cours pour déterminer si les vomissements sont liés à une intoxication alimentaire provenant des repas délivrés par la cantine centrale.
Comment survient une intoxication alimentaire, quels en sont les symptômes et comment la soigner ?
Une contamination des aliments
Une intoxication alimentaire se produit lorsque l’on ingère des aliments qui ont été contaminés par un micro-organisme pathogène.
Lorsqu’un médecin repère deux cas d’intoxication alimentaire avec symptômes similaires et dont l’origine alimentaire semble être identique, il doit faire une déclaration de "toxi-infection alimentaire collective" (TIAC) à l’Agence régionale de santé (ARS). Celle-ci mettra alors en œuvre les investigations nécessaires pour identifier les aliments responsables de l’intoxication, et préconiser, si nécessaire, des mesures afin d’éviter que le problème à l’origine de la contamination des aliments ne se reproduise.
Des symptômes d’apparition rapide
Les symptômes d’une intoxication surviennent en général 24h après l’ingestion de l’aliment contaminé. Ils se manifestent par des troubles digestifs : douleurs abdominales, vomissements, diarrhée, et parfois de la fièvre et une forte fatigue. Habituellement, ces symptômes disparaissent en une journée, mais ils peuvent se prolonger sur une semaine.
Dans la plupart des cas, ils disparaissent d’eux même, sans traitement. Certains médicaments peuvent, cependant, être pris pour limiter les effets désagréables comme les diarrhées ou les vomissements et, si l’infection bactérienne est intense, un médecin pourra prescrire des antibiotiques.
L’hospitalisation dans de rares cas
Certains germes, particulièrement virulents, peuvent être responsables de graves intoxications pouvant entraîner des signes hémorragiques, au niveau du colon notamment, des méningites voire aboutir à une insuffisance rénale. Dans ce cas, une hospitalisation est nécessaire. Les personnes les plus fragiles (nourrissons, personnes âgées et individus présentant un déficit immunitaire) sont également particulièrement vulnérables aux intoxications alimentaires.
Des bactéries en cause
Ces intoxications sont généralement provoquées par des bactéries. Dans la plupart des cas, ce sont les toxines que libèrent ces micro-organismes qui provoquent les symptômes. Parmi les bactéries les plus fréquemment rencontrées, on retrouve Clostridium botulinum, Clostridium perfringens, Campylobacter, Escherichia coli, Salmonella et Staphylococcus. Les norovirus, le virus de l’hépatite A et celui de l’hépatite E peuvent également provoquer des gastro-entérites d’origine alimentaire, tout comme certains parasites, mais de façon beaucoup plus rare dans les pays occidentaux.