Le coût énergétique d'une grossesse est de 50 000 calories : à quoi servent-elles ?
L'énergie utilisée pour la croissance du foetus serait bien inférieure à celle nécessaire aux femmes enceintes pour mener à bien leur grossesse, révèle une nouvelle étude.
La grossesse est une période qui nécessite beaucoup d’énergie. Mais les scientifiques viennent seulement de découvrir à quel point. En effet, porter un enfant nécessiterait en moyenne 50 000 calories sur neuf mois, selon une nouvelle étude publiée le 16 mai dans la revue Science.
Ces chiffres, qui s’appuient sur l’énergie nécessaire à la formation et au développement de l'organisme de l'enfant à naître ainsi que sur l'énergie consommée par la mère, sont bien plus importants que les précédentes estimations.
Seuls 4 % de l’énergie utilisée pour la croissance
Jusqu’ici, les chercheurs avaient supposé que la majeure partie de l’énergie impliquée dans la grossesse était directement utilisée pour la croissance du fœtus. Les coûts "indirects", c’est-à-dire le surplus d'énergie consommé par le corps de la femme pour mener à terme cette grossesse, étaient quant à eux estimés à seulement 20 % de l’énergie dépensée entre la fécondation et l'accouchement.
Ces estimations ont cependant été balayées par les résultats de cette nouvelle étude. “Prendre soin de sa progéniture coûte jusqu’à 10 fois plus d’énergie que de la produire” affirment en effet ses auteurs. En moyenne, la grossesse nécessiterait ainsi près de 50 000 calories sur une période de neuf mois. Et seuls 4 % de ce coût énergétique servirait à la croissance du futur bébé. Les 96 % restants seraient nécessaires à la mère pour son propre corps et supporter l’effort de la grossesse.
Placenta et température corporelle
Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont observé les cas de 81 espèces animales, dont des chèvres, des cerfs, et même des insectes ou des reptiles. Ils ont ainsi découvert que les mammifères consommaient proportionnellement trois fois plus d'énergie pendant une grossesse que les autres espèces.
Deux raisons à ce phénomène : tout d’abord, les mammifères doivent dépenser plus d’énergie pour construire un placenta et transférer les nutriments à leurs embryons que les animaux qui pondent des oeufs. De plus, contrairement à la plupart des autres animaux, les mammifères doivent maintenir leur température corporelle stable en produisant leur propre chaleur, ce qui consomme énormément d’énergie.
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De l’énergie consommée aussi en post-partum
Même après l’accouchement, les mères continuent à dépenser un surplus d’énergie, en particulier durant l’allaitement. Pour une femme qui allaite exclusivement, "le coût énergétique total est estimé à 595 kcal/jour entre zéro et deux mois après l'accouchement et à 670 kcal/jour entre trois et six mois" selon une étude publiée dans la revue Advances in Experimental Medicine and Biology.
Ces besoins énergétiques sont "couverts en partie par une mobilisation des graisses accumulées lors de la grossesse" et sont donc déduits des besoins alimentaires supplémentaires nécessaires à la mère, précise un rapport du Programme national nutrition santé (PNNS) sur l’allaitement maternel.