Sclérose en plaques : quand les globules blancs aident à réparer la myéline
En injectant des globules blancs humains (issus d'individus sains ou de patients atteints de sclérose en plaques) à des souris dont la moelle épinière était lésée, des chercheurs français sont parvenus à identifier des molécules impliquées dans la réparation des fibres nerveuses.
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire qui touche le cerveau et la moelle épinière. Dans cette pathologie, certains globules blancs du système immunitaire se retournent contre l’organisme (maladie auto-immune) en s’attaquant à la myéline qui sert notamment de gaine aux fibres nerveuses.
Ces agressions du corps contre lui-même ont des niveaux d’intensité et de gravité variables selon les malades ; chez certains, la myéline se régénère partiellement après une atteinte, mais de nouvelles attaques du système immunitaire peuvent survenir ultérieurement (chacune de ces auto-agressions constitue une "poussée" de la maladie). Divers traitements existent pour réduire les risques de poussées, qui jouent essentiellement sur la modulation de l’immunité.
Pourquoi la myéline se régénère-t-elle mieux chez des individus que chez d’autres ? Quels mécanismes cellulaires, voire moléculaires, différencient les cas ?
Pour tenter de répondre à ces questions, des chercheurs français ont injecté à des souris dont la moelle épinière était partiellement démyélinisée, des globules blancs humains provenant soit de donneurs sains, soit de patients souffrant de SEP. Selon les résultats de l’expérience publiés dans la revue Brain, les globules blancs d’individus sains participent à la réparation de la myéline dans les zones lésées, tandis que ceux issus de malades sont beaucoup moins efficaces.
Des mécanismes de réparation de la myéline par les globules blancs sains sont décrits dans l’étude : certaines molécules produites par ces globules apparaissent en effet influencer (de façon positive ou négative) la différenciation des cellules qui peuvent se transformer en productrices de myéline… Une protéine particulière, CCL19, serait ainsi particulièrement exprimée chez les patients présentant une SEP avec une faible re-myélinisation.
Si ces résultats étaient confirmés par des recherches indépendantes, ils pourraient constituer une nouvelle piste thérapeutique.
Il y a toutefois loin de la recherche fondamentale à l’application clinique, et d’autres processus favorisant la re-myélinisation ont déjà été décrits, qui ont nourri des espoirs, jusqu’à présent déçus.