Covid : à Meudon, une deuxième vie pour les masques ?
Depuis plusieurs mois à Meudon, les masques sont recyclés grâce à un procédé breveté et transfomés en kits de géométrie pour enfants. Une initiative encourageante et efficace contre la pollution environnementale liée à l'épidémie.
L'addition grimpe vite avec à peine deux masques jetables par jour et par personne, ce sont 400 tonnes de déchets plastiques qui sont produits quotidiennement en France et qui se retrouvent partout dans la nature, des trottoirs jusqu’au fond de l’océan.
La solution est de recycler ces déchets pour limiter leur impact environnemental. C’est le choix que certaines communes ont fait comme celle de Meudon en région parisienne.
Collecte de masques à Meudon
Des masques sur tous les visages, dans la rue, à l’école, en entreprise… Un accessoire devenu banal, mais, qui passé 4 heures d’utilisation, finit trop souvent à la poubelle ou pire sur les trottoirs. À Meudon, il existe une alternative avec vingt-cinq bacs de collecte dédiés.
Tous les mardis, Stéphane Christin, employé association ANRH, fait sa tournée : "Je fais les 25 points les uns après les autres, à chaque point, j’enlève le sac, j’en remets un autre et j’étiquette le sac".
5000 masques collectés par semaine
À la mairie, dans les écoles, sur les marchés, jusqu’à 5 000 masques usagés collectés chaque semaine. Meudon s’est lancé dans l’aventure fin janvier, une première en Ile-de-France.
Florence de Pampelonne, adjointe à l'environnement / Meudon (92) : "Quand on a vu les conséquences de la pandémie avec un nombre de masques incalculable utilisés par les usagers, on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose. Parce qu’il faut savoir qu’un masque jeté dans la nature met 450 ans à se dégrader, c’est une pollution majeure à laquelle on va devoir faire face, une de plus".
Recyclage 100% français
Éviter de polluer mais surtout offrir à ces déchets une nouvelle vie. Cette collecte n’est que la première étape d’une filière de recyclage 100% française. C’est dans une usine à Châtellerault, que les masques seront transformés.
La première étape, est le broyage. L’intégralité du masque, élastique compris est réduite en miettes… le tout passé aux rayons UV-C pendant trente secondes.
Des masques transformés en kits de géométrie
Olivier Civil, cofondateur de Plaxtil / Châtellerault (86) : "On retrouve la collecte qui vient de Meudon, une semaine de masques de Meudon. Ils sont déjà passés en quarantaine pendant sept jours et ils ont été dévissés, on a retiré la barrette métallique, nous derrière on les transforme. On décontamine en profondeur, là on est sûrs qu’il y a plus de trace de rien, en profondeur car on recycle toute la matière".
De ce broyat décontaminé, l’usine fait selon un procédé breveté et secret des granulés de plastique, moulés à leur tour en kits de géométrie, destinés aux écoliers de Meudon. Un recyclage de A à Z que l’entreprise avait développé à l’origine pour les vêtements de prêt-à-porter.
La pollution n'est plus une fatalité
Olivier Civil, cofondateur de Plaxtil / Châtellerault (86) : "Quand les masques sont arrivés, on s’est dit c’est du textile aussi, du textile synthétique puisque c’est surtout du polypropilène donc on a la capacité à les recycler, c’est notre savoir-faire. C'est pour ça qu’on a développé notre solution circulaire pour montrer que les masques n’ont pas que vocation à finir brûlés ou jetés dans la rue. Cette matière peut resservir, on peut en faire des objets qui eux-mêmes sont recyclables et rentrent dans un cercle vertueux".
Aujourd’hui l’usine valorise plusieurs dizaines de milliers de masques chaque semaine, collectés dans une trentaine de villes partout en France. C'est une filière en plein essor et un premier pas dans la gestion des déchets liés à la pandémie.