Le variant delta pourrait-il menacer le retour à la vie normale ?
Le variant delta, né en Inde, pourrait menacer l'espoir d'un retour à une vie normale en France comme il l’a déjà fait au Royaume-Uni.
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Quelle est la progression du variant delta sur notre territoire ?
Aujourd’hui, ce variant représenterait 10% des cas positifs en France selon Bruno Lina, membre du Conseil scientifique et responsable d’un des Centres nationaux de référence en charge de la surveillance de ce variant. Ce pourcentage varie selon les départements de 2 à 70% dans les Landes.
Pour les détecter, les laboratoires d’analyse doivent normalement cribler tous les prélèvements positifs. C’est-à-dire chercher des mutations présentes dans les variants inquiétants comme le variant delta. Cela permet d’avoir une réponse en maximum 48 heures.
Mais aujourd’hui selon Santé Publique France, cela n’a été réalisé que pour 41,8% des tests réalisés du 13 au 19 juin par exemple… Et une fois sur 10 il y avait un risque de variant delta, à confirmer par le séquençage complet du virus. Cela prend au moins 5 jours. Donc nous avons une « photographie » partielle et un peu décalée dans le temps de la présence de ce variant d’origine indienne sur notre territoire.
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Comment renforcer la vaccination pour le freiner ?
Le variant indien est au moins 50% plus contagieux que le variant anglais… qui se transmettait déjà beaucoup plus que le virus initial ! Des scientifiques ont ainsi prouvé qu’il pouvait passer d’une personne à l’autre en quelques secondes dans un centre commercial.
Pour stopper sa diffusion, la mise en place de campagnes de vaccination dites « réactives » est recommandée par la Haute Autorité de Santé. L’idée, c’est de vacciner le plus rapidement possible l’entourage d’une personne porteuse du variant delta.
L’entourage au sens large, c’est-à-dire les personnes qui travaillent dans la même entreprise, les étudiants de la même université, les voisins de l’immeuble…
Cela peut nécessiter des « brigades » mobiles de vaccination pour vraiment toucher 100% de la population identifiée. Cela ne concerne pas ceux qui habitent avec le « cas zéro », c’est à dire car ils risquent trop d’être déjà contaminés..
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Risquons-nous une 4ème vague ?
Selon Dominique Le Guludec, présidente de la Haute autorité de santé, avec notre niveau de vaccination actuel, si le variant se diffuse, nous aurons un nouveau pic d’épidémie qui exigerait à nouveau des mesures très strictes.
La réalité de cette menace est prouvée par la situation au Royaume-Uni, en Irlande et au Portugal, qui vivent tous une reprise épidémique à cause du variant indien.
Pour Bruno Lina, cela pourrait se produire en France à l’automne. D’autres experts craignent un redémarrage dès le mois de juillet à cause des premières étapes du déconfinement.
Tous s’accordent sur un point : plus nous serons nombreux à être vaccinés, moins l’épidémie sera importante. Car non seulement le vaccin protège contre les formes graves, mais il freine aussi la transmission du virus.