Drogues : un lieu de consommation pour limiter les risques
Il y a 4 ans, en octobre 2016, la première salle de consommation à moindre risque ouvrait ses portes en France, à Paris. L’objectif de cette salle est double : assurer la sécurité sanitaire des usagers de drogues et réduire la consommation de produits dans la rue.
Comme de nombreux toxicomanes, Frank a passé une grande partie de sa vie dans la rue et dans des squats. Cannabis, médicaments, alcool, puis cocaïne, speed, héroïne, crack... Une consommation de drogues réalisée le plus souvent dans des conditions d’hygiène déplorables, notamment lors des injections. “ En 95, j’ai attrapé l’hépatite C, parce que je n'arrivais pas à trouver de seringues propres, les pharmaciens ne voulaient pas me les vendre, plus la préparation faite à la va vite dans un toilette. Et dernièrement, en 2013, j’ai passé 4 mois à l’hôpital pour un staphylocoque doré sur une vertèbre. Et j’ai eu un abcès au poignet, infection due à injection.”
L’objectif de la salle de consommation à moindre risque est de permettre à des usagers, le plus souvent sans domicile fixe, de consommer leurs propres produits en toute sécurité.
“ L’idée c’est de permettre aux personnes de consommer des produits dans un endroit qui soit sécurisé, avec du matériel stérile et à usage unique, pour qu’elles puissent réduire les risques infectieux et les risques de contamination, qu’on puisse améliorer leurs conditions sanitaires globales et évidemment prévenir les overdoses liées aux consommations de produits", précise Jamel Lazic, Chef de service Salle de Consommation à Moindre Risque, de l'Association Gaïa-Paris.
Ecoute, prise en charge médicale ou encore aide pour des démarches administratives. Dans cette salle, les usagers sont aussi accompagnés, s’ils le souhaitent, par une équipe pluridisciplinaire.
A ce jour, seules deux salles de consommation à moindre risque existent en France. Malgré un bilan encourageant, la création de ces lieux dédiés fait toujours polémique et divise la classe politique.