J’ai des migraines, puis-je continuer à prendre de l’ibuprofène ?
Mi-mars, le ministre de la Santé Olivier Veran affirmait que "la prise d'anti-inflammatoires pourrait être un facteur d'aggravation de l'infection" chez les personnes contaminées par le coronavirus.
Ce qui est souvent un réflexe quand on souffre de migraines ou de fièvre peut désormais être une habitude à proscrire : le ministre de la Santé Olivier Véran a mis en garde contre la prise d'ibuprofène chez les personnes infectées par le coronavirus.
Et le ministère a publié sur son site des recommandations claires : " Nous rappelons que le traitement d’une fièvre mal tolérée ou de douleurs dans le cadre du COVID19 (…) repose sur le paracétamol".
Que disent les médecins ?
Le Dr Matthieu Calafiore, médecin généraliste, explique pourquoi les anti-inflammatoires font peur en cette période d’épidémie. Ces médicaments vont diminuer l’efficacité du système immunitaire : les globules blancs seront moins actifs alors qu'en cas d'infection, on a en justement besoin pour nous défendre.
Donc, s’il y a une infection, un peu de fièvre, de la toux, il vaut mieux éviter les anti-inflammatoires comme l’ibuprofène. On risquerait de faire "flamber" l’infection. De plus, ces médicaments pourraient masquer certains symptômes du Covid-19 et donc rendre le diagnostic plus difficile.
Que faire en cas de douleurs ?
Mais, pour le Pr Francis Berenbaum, chef de service de rhumatologie à l’hôpital Saint-Antoine, en cas de prise d' anti-inflammatoires, par exemple pour certains rhumatismes, si des symptômes du Covid surviennent, il ne faut pas arrêter le traitement mais consulter son médecin. Une recommandation valable pour toutes les personnes qui suivent un traitement à base d’anti-inflammatoires ou de cortisone comme les asthmatiques ou les malades chroniques.
En revanche, si vous pouvez vous passer d'anti-inflammatoires, mieux vaut privilégier le paracétamol en respectant la posologie : pas plus de 60 mg par kg et par jour, donc en moyenne 3 grammes de paracétamol par jour. Le Doliprane, l’Efferalgan, ou le Dafalgan permettent de mieux tolérer la douleur, tout en laissant les défenses immunitaires faire leur travail.
Attention aux plantes !
Ne nous en remettez pas non plus aux plantes. L’ Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié une mise en garde contre les compléments alimentaires dont certains auraient les mêmes propriétés anti-inflammatoires que les médicaments. Parmi les plantes à risques : le saule, la reine des prés, le bouleau, les échinacées et le curcuma, entre autres... La liste complète se trouve sur le site de l’Anses. L’agence recommande de suspendre la prise de ces compléments alimentaires dès les premiers signes de Covid-19.