Confinement : au coeur d'un centre d'accueil pour sans-abris
Respecter le confinement quand on vit dans la rue est très difficile. Près de Compiègne, un centre d’hébergement d’urgence accueille 120 sans-abris.
Ils ne sont pas atteints par le coronavirus, mais un grand nombre d'entre eux souffrent de maladies chroniques ou d’addictions. Les sans-abris de ce centre d'hébergement d’urgence proche de Compiègne peuvent heureusement compter sur le Samu social et les infirmières du centre.
L’infirmerie ne désemplit pas, que ce soit pour soigner une cicatrice au bras ou prêter une oreille attentive. Mais le problème principal des habitants du centre, c’est l’addiction à l’alcool qui a entraîné des violences au début du confinement.
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La bière comme médicament
Afin de prévenir les troubles liés au manque, les soignants se retrouvent à prescrire des verres d’alcool aux résidents qui en ont besoin. La boisson est délivrée à des doses adaptées à chaque patient.
Les infirmières, spécialisées en toxicomanie, ont élaboré le protocole de prescription en recevant chaque patient pour établir la dose nécessaire. Objectif : éviter le delirium tremens, un syndrome de manque qui peut mener au décès. Cette prise en charge a permis la diminution des violences dans le centre.
Des pathologies chroniques
Une vingtaine de résidents souffrent de pathologies chroniques, comme l’hypertension, le diabète ou une maladie psychiatrique. Deux infirmières et quatre secouristes assurent leur suivi tous les jours.
" Si on n'avait pas cette présence de secouristes et le renfort d’infirmières, on n’aurait pas pu tenir le centre ", estime Stevens Duval, directeur du Samu social de l’Oise. 30 à 40% des résidents ont besoin d’un suivi médical.
Les 120 sans-abris ont tous rejoint volontairement le centre, et à ce jour, aucun n’est retourné à la rue.