Coronavirus et handicap : "J'en appelle à la solidarité"
Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des Personnes Handicapées, explique les modalités du confinement pour les personnes en situation de handicap et alerte sur la necessité de ne pas rompre le lien.
« Certaines personnes handicapées vivent chez elles et ont besoin de soins, donc les services à domicile sont indispensables pour les accompagner », déclare Sophie Cluzel, interviewée dans le Magazine de la santé, sur France 5.
Nénamoins, la secrétaire d’Etat chargée des Personnes Handicapées rappelle que les externes aux établissements médico-sociaux sont rentrés chez eux. «J’en appelle à la solidarité des voisins qui peuvent rendre service pour aller faire des courses ou aller à la pharmacie. La solidarité avant tout ! »
Conserver le lien
En ce qui concerne les personnes handicapées vivant en établissement médico-social, il est interdit de leur rendre visite, « comme dans les Ehpad », précise la secrétaire d’Etat. « En revanche, il faut communiquer avec elles : cela a un impact considérable sur le quotidien des personnes handicapées. On essaie de conserver le lien, c’est très important. »
« Dans les établissements médico-sociaux concernés, les professionnels sont en service d’accompagnement, pour justement éviter une rupture d’accompagnement. La continuité de l’accompagnement sont une priorité pour les établissements », rappelle-t-elle.
Les personnels prioritaires pour faire garder leurs enfants
Sophie Cluzel tient à le préciser : au même titre que les soignants, les personnels des établissements médico-sociaux sont « bien sûr prioritaires pour obtenir les masques de protection, comme les personnels hospitaliers. »
« Ils sont également prioritaires pour faire garder leurs enfants. Quand les parents s’interrompent pour garder leur enfant handicapé, ils peuvent aussi avoir une indemnité journalière et donc un arrêt de travail sans jour de carence » ajoute-t-elle.
"Les rééducations doivent se passer à la maison"
« Les élèves handicapés ont le même accompagnement que les autres élèves de la République. Il y a encore des difficultés parfois pour avoir les documents adaptés donc nous y travaillons avec les enseignants spécialisés qui accompagnent ces élèves », admet la secrétaire d’Etat.
« Les rééducations qui pouvaient avoir lieu à l’école doivent se passer à la maison », précise-t-elle encore. « Pour autant, ils bénéficient du même accompagnement que tout élève non handicapé. »
Et pour les sorties indispensables ?
Sophie Cluzel en a bien conscience : les personnes qui ont des troubles psychiques et comportementaux ont besoin de sortir. « Pour ceux-là, il faut continuer à les sortir, mais en respectant vraiment les règles de confinement, c’est très important », insiste-t-elle.
« J’en appelle à la solidarité - qui existe déjà. Il peut y avoir des enfants dans des familles, mais il peut aussi y avoir des handicapés seuls. Nous avons donc mobilisé aussi des centres d’action communaux pour que les communes soient au courant de cet isolement et que nous puissions le rompre », martèle la secrétaire d’Etat.