Coronavirus : tour d’horizon des différentes stratégies d’attaque dans le monde
Derrière le déploiement massif de l’arme du confinement, se cachent des modes de lutte bien différentes d’un pays à l'autre. Dictées par leur capacité hospitalière, leur degré de préparation ou par la nature des régimes au pouvoir, trois stratégies différentes sont à l’oeuvre pour chasser le coronavirus.
Première stratégie : l’immunité collective
La Suède est le seul pays à avoir adopté cette logique. Là-bas, pas de confinement. Les rassemblements de plus de 50 personnes sont cependant interdits. Le gouvernement mise sur un scénario dans lequel la population développe elle-même une sorte de barrière immunitaire pour chasser naturellement le virus. Dans le cas du Covid, cette stratégie est jugée expérimentale et dangereuse par les scientifiques, « c’est un pari hasardeux parce qu’il suppose que l’on va sacrifier beaucoup de gens que l’on ne pourra pas bien soigner et il suppose que l’immunité que l’on va acquérir sera stable, ce que rien ne nous permet de dire actuellement », selon le Professeur Wiliam Dab, épidémiologiste et ancien directeur général de la santé.
Deuxième stratégie : la suppression
Cette stratégie de lutte frontale du virus, a été mise en œuvre entre autres, par les Chinois et les sud-Coréens. L’enjeu est de stopper net l’épidémie en concentrant tous les efforts de lutte sur les premiers foyers de contagion, comme à Wuhan par exemple. La ville de 11 millions d’habitants a été placée en quarantaine le 23 janvier dernier et à partir du 12 février, les règles de confinement à l’intérieur de la ville sont devenues extrêmement strictes : toutes les personnes présentant des symptômes ont été isolées. En dehors des médecins et de très rares professions, les sorties ont été interdites. « Cette stratégie n’est efficace que si l’on est extrêmement préparé à l’épidémie, qu’on a du matériel à disposition et que le gouvernement prend les décisions de manière très rapide », selon le Professeur Alfred Spira, épidémiologiste.
Troisième stratégie : l’atténuation
L’Italie et la France ont opté pour cette stratégie, soit un confinement généralisé et raisonné de la population. Certains citoyens peuvent ainsi continuer à travailler et les autorisations de sortie du domicile sont auto-gérées. Faute de places dans les hôpitaux et faute de structures dédiées, les malades souffrant de formes bénignes sont renvoyés chez eux mais ils prennent le risque de contaminer leurs proches. Si le virus continue de circuler, ce confinement permet d'en alentir significativement sa propagation tout en permettant une activité écononmique à minima. Une stratégie qui pose question, surtout pour le déconfinement.