Jean-François Delfraissy : « Je vois la sortie du tunnel »
Le président du conseil scientifique salue l’arrivée des vaccins, mais précise que la situation épidémique ne sera "sans doute pas (...) normale au moment des fêtes de fin d'année ».
"Finalement, il ne sera peut-être pas aussi difficile qu'on le pensait de mettre au point un vaccin contre ce coronavirus ! (...) Même si le vaccin ne réglera pas tout, et que l'année 2021 ne sera pas une année comme les autres, je vois la sortie du tunnel", affirme Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique, dans un entretien au Monde.
Concernant le déploiement d'un futur vaccin, "la France n'a pas le droit à l'erreur", avertit le Pr Delfraissy. Il a souligné l'"enjeu logistique majeur" et appelé à "la plus grande clarté" et à "un gros travail de communication" au lieu d'une vaccination obligatoire pour convaincre la population.
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Pas d’apaisement de l'épidémie avant les fêtes
"On a encore une circulation du virus importante", relève toutefois l'immunologue. Selon lui, le niveau des 5.000 contaminations par jour, fixé par Emmanuel Macron quand il a décrété le reconfinement, sera atteint "plutôt après Noël, voire début janvier".
Résultat, "on ne pourra sans doute pas atteindre une situation 'normale' au moment des fêtes de fin d’année".
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L’idée du dépistage massif
Interrogé sur l'intérêt de "tester massivement la population", comme annoncé par la région Auvergne-Rhône-Alpes et comme réclamé par certains scientifiques, il juge l'idée "très séduisante" mais en souligne les limites.
Cela ne permet pas de dépister tous les cas infectés, car "chez les personnes asymptomatiques, il y a une fenêtre de deux ou trois jours où on ne détecte pas le virus", et il faudrait répéter l'opération "à peu près toutes les deux semaines", alors que cela représente "une mobilisation considérable de moyens humains", explique-t-il.
"Cette stratégie est donc difficile à mettre en oeuvre sur le plan national et la proposition du conseil scientifique est plutôt de mener une expérience sur une ou deux grandes villes", ajoute le Pr Delfraissy, qui a "remis une note au gouvernement à ce sujet en début de semaine".