La HAS donne son feu vert aux tests antigéniques
Les tests antigéniques, plus rapides que les tests PCR, ont reçu un avis favorable de la Haute Autorité de Santé pour désengorger les laboratoires. L’autorité sanitaire est aussi favorable aux prélèvements dans la gorge pour les tests PCR.
Élargir l’arsenal des tests pour désengorger les laboratoires. La Haute autorité de santé (HAS) a donné vendredi 25 septembre son feu vert à un troisième type de tests, les tests antigéniques, pour diagnostiquer la covid-19 chez les personnes qui ont des symptômes.
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Pas d’équipement spécifique
Ceux-ci s’ajoutent aux tests virologiques, dits tests PCR, qui recherchent le matériel génétique du virus, et aux tests sérologiques qui traquent les anticorps fabriqués par l’organisme dans le sang.
Les tests antigéniques recherchent quant à eux une protéine présente dans le virus. "La technique d’analyse est plus rapide et ne nécessite en général pas d’équipement spécifique" précise la HAS. Ces tests se font au moyen d’un prélèvement dans le nez, appelé prélèvement nasopharyngé.
Des résultats rapides...
Les tests antigéniques sont "rapides" et "donnent un résultat en 20 à 30 minutes", a salué la professeure Dominique Le Guludec, présidente du Collège de la HAS, lors d’une conférence de presse en ligne. Or, "un cas détecté plus vite permettra de prendre des mesures pour réduire le risque de contaminer d'autres personnes".
Selon elle, "il n'y a pas de solution miracle, mais à chaque fois une amélioration qui fait baisser la "pression" sur le dispositif national de tests.
Une position partagée par le docteur Cédric Carbonneil, chef du service d'évaluation des actes professionnels de la HAS qui affirme que les tests antigéniques "vont permettre de soulager, désengorger les laboratoires qui sont aujourd'hui complètement saturés par l'activité de PCR".
...mais moins fiables
Seul bémol : les résultats des tests antigéniques sont "un petit peu moins bons" que ceux des PCR. Un problème "compensé par leur rapidité et par le fait qu'ils peuvent être déployés en dehors des laboratoires : en pharmacie ou dans les cabinets de médecine générale", a assuré la professeure Le Guludec.
En résumé, les tests PCR avec prélèvement dans le nez resteront la technique de référence, mais pourront être remplacés par des tests antigéniques, plus rapides, chez les personnes avec symptômes.
Autoriser aussi le prélèvement dans la gorge
Par ailleurs, le test de référence PCR, pourra désormais être réalisé après un prélèvement dans la gorge pour les personnes sans symptôme.
Cette méthode de prélèvement dans la gorge, dite oropharyngée, est indiquée en remplacement du prélèvement dans le nez, dite nasopharyngée, pour les personnes "chez qui sa réalisation s’avère difficile ou contre-indiquée". Il s’agit, selon la HAS, des jeunes enfants, des patients très âgées, des patients ayant des troubles psychiatriques ou encore des personnes ayant une déviation nasale.
Pour ces populations, la HAS a déjà validé le 18 septembre le recours au test par prélèvement salivaire, mais uniquement chez les personnes qui présentent des symptômes. L’avis de la HAS rendu aujourd’hui est "favorable à l'utilisation et au remboursement des tests PCR sur prélèvement oropharyngé" chez ce type de patients lorsqu’ils sont asymptomatiques.
L’autorité avertit toutefois d’un risque de "réflexe nauséeux" lors de l’introduction de l’écouvillon dans la gorge, qui devra être "pris en considération par le professionnel qui réalisera le prélèvement".