La HAS exclut les tests sérologiques pour la population générale
Dans la lutte contre le Covid-19, la Haute autorité de Santé (HAS) préconise l’usage des tests sérologiques pour les personnels soignants mais pas pour le grand public. Elle les écarte donc pour les salariés comme pour les enfants.
Quand avoir recours à un test sérologique contre le coronavirus ? La Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu son avis le 2 mai 2020. Selon elle, les tests dits sérologiques sont à réserver uniquement pour confirmer un diagnostic ou pour les personnels soignants et les personnels des lieux d’hébergement collectif.
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"Suis-je ou ai-je été malade ?"
De quels tests s’agit-il ? Les tests sérologiques dits Elisa sont ceux réalisés en laboratoire de biologie médicale par analyse sanguine. Ils viennent en complément des tests virologiques (ou tests PCR) qui permettent seulement de déterminer si un malade est infecté au moment où ils sont réalisés.
En complément de ces tests PCR, les tests sérologiques permettent de "détecter les anticorps que l'organisme produit vis-à-vis d'un virus", a rappelé Dominique Le Guludec, la présidente de la HAS lors d’une conférence de presse en ligne. Ils sont "très précieux et répondent déjà à de nombreuses questions", a-t-elle poursuivi, dont la question "suis-je ou ai-je été malade du Covid-19" précise la HAS. Les résultats de ces tests sont disponibles en 24 heures maximum.
Utiles dans les Ehpad, prisons, casernes…
Ils permettent en effet de savoir si une personne est malade ou a été malade, "pour compléter ou confirmer le diagnostic". Ils sont donc aussi utiles "quand il n'y a pas de symptômes (...) pour les personnels des établissements de santé ou des lieux d'hébergement collectif" comme les Ehpad, les prisons, les casernes, les résidences universitaires...
Autre intérêt : leur utilisation pour mieux comprendre le virus et sa circulation. "On dit enfin oui pour les études épidémiologiques parce que ça permet de mieux comprendre l'épidémie, ça aide à prédire ce qui va se passer et à prendre les bonnes décisions", a poursuivi Dominique Le Guludec.
Pas de "passeport immunitaire"
Mais quelles sont leurs limites ? Ces tests sérologiques ne permettent pas de dire si une personne est contagieuse ou si elle est protégée face au coronavirus. "Aujourd'hui, aucun test sérologique n'est capable de vous délivrer le passeport immunitaire dont tout le monde rêve pour le déconfinement", a-t-elle indiqué.
Par conséquent, ces tests ne sont pas préconisés en "dépistage en population générale", a précisé Mme Le Guludec. La HAS les exclut aussi de "l’organisation du travail au sein d’une entreprise", selon un communiqué de l’autorité sanitaire.
Pas d’intérêt ni pour les enfants, ni pour les travailleurs
Pour les enfants ou encore les personnes ayant dû travailler, "tant que nous n'avons pas l'information, au niveau scientifique, que les personnes qui présentent des anticorps dirigés contre le virus sont protégées, l'intensité et la durée de la protection, il n'y a pas d'intérêt à recourir à ces tests sérologiques", a complété Cédric Carbonneil, chef de service des actes professionnels à la HAS.
En conséquence, ces tests devront être réalisés toujours avec une ordonnance, selon la HAS et dans l'idéal être remboursés.
Concernant les tests de diagnostic rapide ou les autotests, la HAS rendra un autre avis "dans huit ou dix jours", a enfin fait savoir sa présidente.