Le vaccin Astrazeneca cherche preneur
Le vaccin AstraZeneca suscite la méfiance des Français : près de 3 millions de doses inutilisées dorment dans les réfrigérateurs. Une partie d'entre elles pourrait être envoyée dans certains pays du sud qui manquent actuellement de vaccins.
Les créneaux pour une vaccination avec AstraZeneca peinent à trouver preneurs. Et pour les médecins généralistes qui peuvent les administrer dans leurs cabinets, il est devenu très difficile de convaincre les patients.
“Au fur et à mesure des patients que je vois à mon cabinet, je les sollicite. Et on a un moment de négociation. Une négociation intense. C’est plus dur de négocier pour faire un vaccin Astrazeneca que pour mettre en place un traitement pour le diabète ou pour l'hypertension, c’est extraordinaire ! ”, souligne Richard Handschuh, médecin généraliste à Paris.
Des doses loin d'être perdues
Nathalie Coutinet, économiste et enseignante-chercheuse à l’université Paris-Nord, se veut rassurante sur ces doses non utilisées : “Elles vont sans doute être données à un certain nombre de pays du sud qui manquent de doses. Déjà l’Europe et la France ont déjà donné un certain nombre de doses aux pays du sud. C’est effectivement des pays d’Afrique, certains pays d’Asie du sud-est par exemple, ou d’Amérique latine."
Un choix logique pour cette économiste de la santé : “L’idée, quand même, c’était que le vaccin Astrazeneca, ou le vaccin Sanofi, mais qui a pris du retard, étaient des vaccins qui, compte tenu de leur coût, de leur mode de conservation, étaient mieux adaptés pour les pays du Sud”. La France doit encore recevoir quatre millions de doses Astrazeneca avant la fin du mois de juin.