Les patients dialysés, fragiles face au Covid-19
Ils sont plus de 45 000 en France et doivent se déplacer jusqu'à trois fois par semaine à l’hôpital pour des séances de dialyse de plusieurs heures. Tout a dû être repensé pour qu’ils puissent poursuivre ces traitements indispensables, sans courir aucun risque.
En cette période d’épidémie de Covid, les patients dialysés sont très à risque. Jusqu’à présent, en cas d’infection, 18% sont décédés. Des patients fragiles qu’il faut à tout prix protéger du virus mais qui ne peuvent pas respecter un confinement total. Plusieurs fois par semaine, ils doivent se rendre à l’hôpital ou dans un centre dédié pour leur dialyse. Alors, tout est fait pour éviter une infection : isolement des patients détectés positifs et application stricte des mesures barrières comme le port du masque pour les soignants et les patients, quitte à supprimer le plateau repas inclus habituellement dans une séance qui dure des heures. "Quand on doit porter un masque pour protéger les autres et soi-même, on ne peut pas manger car ça veut dire retirer son masque, ça veut dire avoir des projections de gouttelettes qui sont contaminantes", selon le docteur Anne Kolko, néphrologue à Paris.
Une situation potentiellement durable et à haut risque
Si la dialyse est maintenue, tous les rendez-vous de suivi, jugés non urgents, ont été reportés. Mais ce report ne peut durer des mois car le risque de complications ou d’infarctus est élevé chez ces patients. "Il est important que l’on reprenne en charge ces patients de la manière la plus régulière et habituelle possible, pour qu'il n'y ait pas de perte de chance", souligne le Pr François Vrtovsnik, néphrologue et membre de la Société Francophone de Néphrologie Dialyse et Transplantation. Les équipes médicales réévaluent en permanence l’état des malades, grâce notamment à la téléconsultation.