Réouverture des écoles et des crèches : une fausse bonne idée ?
L’annonce de la réouverture progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai provoque déjà beaucoup d’inquiétudes et d’interrogations, face à une jeune génération présentée au début de la crise comme spécialement contaminatrice.
Difficile de comprendre la rationalité scientifique de cette mesure. Il y a un mois, presque jour pour jour, Emmanuel Macron annonçait la fermeture des écoles, expliquant que les enfants sont de grands diffuseurs du virus et qu'ils sont souvent asymptomatiques. Dans son allocution du 13 avril, le président de la République a évoqué la réouverture progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai.
Mais cette réouverture suivra des principes de précaution, selon les mots prononcés ce matin par le ministre de l’Education Nationale. Elle se ferait d'abord avec des effectifs réduits pour permettre le respect de la distanciation sociale : tous les élèves ne retrouveraient pas le chemin de l’école et chacun resterait à deux mètres de distance des autres en classe, par exemple en laissant des bureaux vides.
Priorité aux enfants défavorisés socialement
Quels enfants retourneraient d'abord à l'école ? Les enfants prioritaires seraient ceux pour lesquels les services sociaux ont d’importants signaux d’alerte de souffrance voire de maltraitance, ceux que les enseignants n’arrivent plus à joindre depuis un mois, ou encore ceux qui n’ont pas d’ordinateur chez eux.
Les autres enfants concernés pourraient être ceux dont les parents exercent des métiers considérés comme essentiels à partir du 12 mai.
Des gestes barrières à appliquer, au-delà de la salle de classe
Maintenir deux mètres de distance entre chacun des élèves dans des files ou dans la cour de récréation relève de l’impossible, surtout pour les plus petits. C’est pour cette raison que la question des masques est évoquée, comme c’est déjà le cas à Taïwan par exemple. Le président de la République a annoncé un effort majeur de l’industrie textile, sans préciser le nombre de masques prochainement produits à destination des enfants, alors que des professions exposées ne sont toujours pas protégées.