Vaccinodrome : des doses en manque de patients
Dans certains vaccinodromes comme au Stade de France en Seine-Saint-Denis, les doses peinent à trouver preneurs. Certains professionnels de santé appellent à assouplir les conditions d’accès à la vaccination.
« Quatre millions de personnes attendent un vaccin » a déclaré mardi le ministre de la Santé lors d’une visite à l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France. « Si on se fixe une cible de 80 % d’une tranche d’âge qui doit être vaccinée pour être protégée, il y a encore 4,3 millions de Français qui relèvent de la vaccination qui n’ont pas encore été vaccinés », a ajouté Olivier Veran. "
280 000 créneaux disponibles
Les objectifs ne sont pas atteints. Pourtant ce ne sont pas les vaccins qui manquent. Selon l’application « Vite ma dose », plus de 280 000 créneaux seraient disponibles dans les centres de vaccination français.
Pour ne pas prendre de retard dans le calendrier vaccinal, certains professionnels de santé plaident pour un élargissement de l’accès à la vaccination. Pour le Pr Jean-Paul Stahl, spécialiste des maladies infectieuses au CHU de Grenoble, cela n’empêcherait pas de respecter une priorisation : « Il faut que ces doses puissent être distribuées à des personnes volontaires qui se situent dans des tranches de population différentes de celles qui sont actuellement préconisées sans, à aucun moment, priver les prioritaires de leur priorité. »
Des Français méfiants
Le président de la Confédération des syndicats médicaux français, le Dr Jean-Paul Ortiz, est également de cet avis. La priorité reste selon lui de rassurer la population : « En France, on a un problème, c’est la méfiance du vaccin. On voit que même dans les populations les plus âgées, qui auraient intérêt à toutes se vacciner, on ne peut pas arriver à avoir 100% à cause de cette méfiance et de cette réticence. Je pense qu’aujourd’hui, il va falloir baisser les âges et peut-être cibler certaines populations : les plus exposées, les plus à risque de contamination, par profession par exemple. »
L’objectif du gouvernement reste inchangé : 30 millions de Français doivent avoir reçu une première injection de vaccin à la mi-juin. Le 26 avril, il était près de 15 millions.