VIH : "Le fonds mondial aurait besoin de 18 milliards d'euros" selon Aides
L'association AIDES demande au président Macron de mobiliser la communauté internationale pour contribuer suffisamment au Fonds Mondial qui finance les programmes de traitement et de prévention contre ce virus dans les régions en difficultés.
Face aux besoins croissants pour contrer l'évolution du VIH dans le monde, l’association AIDES relance une campagne "choc" sous forme d'une série d'avis de recherche autour du Président de la République. Leur message ? "Nous recherchons un Emmanuel qui aime tout ce qui marche pour mettre fin au SIDA". Ou, indice supplémentaire… "Un Emmanuel (...) très énervé par les carabistouilles"… Une interpellation décryptée par le directeur général d’AIDES, Marc Dixneuf.
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Pourquoi faire appel au Président de la République ?
Marc Dixneuf, DG Aides : " Cette année la France accueille la conférence de reconstitution du Fonds Mondial. Le Fonds Mondial (de lutte contre le sida ndlr) existe depuis une dizaine d’années et est très efficace pour financer la lutte contre le Sida dans le monde. Et la France pour la première fois, alors que c’est le pays à l’origine de la création du Fonds, l’accueille en octobre prochain. C’est la première raison. C’est le Président de la République qui va appeler les autres membres des pays riches à abonder au Fonds. Et comme ce sont les pays membres du G7 principalement qui abondent le fonds, et bien il s’agissait de leur dire : « le G7 se réunit en France, la conférence du Fonds mondial, c’est en France également, donc on parle au Président de la République française. »
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Les pays riches on-ils tendance à se désengager ?
Marc Dixneuf, DG Aides : "Ce n’est pas un désengagement réel avec une baisse, parce que là, l’objectif affiché par la France, c’est une légère augmentation d’un milliard d’euros. C’est un objectif à 14 milliards d’euros. Mais les évaluations disent que pour maintenir la progression dans la lutte contre le VIH au niveau mondial, le Fonds Mondial aurait besoin de 18 milliards d’euros. Donc ce n’est pas un désengagement mais c’est une espèce de stagnation. Tout ce qui a été gagné, on peut le reperdre très vite. Donc il faut aller plus vite que l’épidémie et aller plus vite que l’épidémie ça demande de dépister les personnes et de les mettre sous traitements."
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Que faire face à la démobilisation des jeunes Français face à la maladie ?
Marc Dixneuf, DG Aides : "C’est l’autre enjeu. Parce que les enjeux que l’on soit en France ou en Afrique, ce sont les mêmes. C’est-à-dire qu’il faut dire aux personnes d’aller se faire dépister même si on n’a pas le sentiment d’être exposé à un risque particulier du VIH, du virus de l’hépatite C ou des infections sexuellement transmissibles (IST). Il faut se faire dépister parce que c’est le meilleur moyen si on est séropositif de protéger les autres. Quand on est séropositif sous traitement on ne transmet pas le VIH. Et donc l’espèce de désengagement ou de moindre attention, elle est liée au fait qu’on a fait d’énormes progrès thérapeutiques, effectivement on parle moins de la maladie. Mais ça reste une maladie extrêmement stigmatisante et donc c’est très important d’appeler au dépistage. Et c’est le discours que l’on doit avoir en France comme dans le reste du monde."
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Quid du préservatif et de la PreP ?
Marc Dixneuf, DG Aides : Le préservatif protège effectivement du VIH et des IST. Mais pour les personnes qui sont très très exposées et donc qui vont avoir beaucoup de partenaires, utiliser le préservatif n’est pas efficace à 100%. Alors il y a une stratégie thérapeutique pour les gens qui sont les plus exposés qui est la PreP (Prophylaxie pré-exposition ndlr) qui est efficace elle à 100%.