Omicron : faut-il craindre le nouveau sous-variant "BA.2" ?
Pour expliquer le récent rebond des contaminations en France, l’épidémiologiste Antoine Flahault évoque la possibilité d’un nouveau sous-variant d’Omicron qui aurait relancé la circulation du virus dans le pays.
Et maintenant, le sous-variant "BA.2"... Alors que le pic de contaminations semble avoir été dépassé en France, une nouvelle souche du variant Omicron semble modifier les courbes d’incidence, affirme le professeur Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de Santé globale à l’université de Genève.
La décrue du taux de contamination dans le pays n’est en effet pas aussi forte que prévue par les autorités sanitaires. Pour la journée de mardi 18 janvier, 464 769 Français ont été testés positif au Covid-19 en 24 heures. En moyenne, 309 433 nouveaux cas de Covid-19 ont été détectés par jour la semaine dernière. Un taux inquiétant, qui pourrait s’expliquer par la contagiosité de cette souche "BA.2" ("BA.1" étant la souche originelle d’Omicron) du variant Omicron.
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Que sait-on du sous-variant "BA.2" ?
Sur LCI, le Pr Antoine Flahault précise qu’il y a encore de nombreuses incertitudes autour de ce sous-variant. "Nous ne connaissons ni son origine, ni sa virulence, ni sa capacité d'échappement à l'immunité, y compris celle conférée par Omicron. En revanche, il semble qu'il soit plus contagieux. Il est d'ailleurs déjà devenu majoritaire au Danemark, un pays qui séquence beaucoup les souches."
La présence du "BA.2" en France est encore inconnue, mais le chercheur ne doute pas que le sous-variant est d’ores et déjà présent sur le territoire. "En France, le séquençage est moindre. Il est donc difficile de connaître la part réelle de BA.2, mais nous le saurons bientôt.”
Surnommé "Omicron furtif"
Aussi appelée "Omicron furtif" pour sa capacité à être plus difficilement repérable lors de tests, cette souche ne semble pas être un cas isolé, contrairement au variant Deltacron. "BA.2 a été repéré par plusieurs équipes dans le monde. Il faudra rapidement savoir s'il échappe à l'immunité conférée par le vaccin et les infections antérieures et en connaître plus sur sa virulence."
Ce sous-variant pourrait menacer la décrue annoncée des contaminations en France. "On n'est pas dans une situation très favorable en France pour parler de décrue épidémique" affirme le Pr Antoine Flahault. "La clé est de savoir si ce sous-variant peut atteindre des personnes qui viennent d'être contaminées. C'est peu probable, mais il faut l'étudier de près."