Peut-on prendre des anti-inflammatoires non stéroïdiens quand on a le Covid ?

Aspirine, ibuprofène, ketoprofène… Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont parfois disponibles sans ordonnance. Peut-on les prendre en cas d’infection au Covid ? Faut-il arrêter son traitement en cas de maladie chronique ? On fait le point.

Dr Anne Sikorav
Dr Anne Sikorav
Rédigé le , mis à jour le
Médicaments : attention aux risques de l'auto-médication
Médicaments : attention aux risques de l'auto-médication  —  Allodocteurs - Newen Digital

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) permettent de réduire ou de supprimer les symptômes liés à une inflammation dans le cas notamment de migraines, de douleurs de règles ou encore de rhumatismes. On les distingue des anti-inflammatoires stéroïdiens (AIS) qui sont des dérivés de la cortisone.   

Ces médicaments ne sont pas sans risque et peuvent avoir des effets secondaires.   

Faut-il les éviter en cas d'infection au Covid ?

De manière générale, l’auto-médication par anti-inflammatoires doit être proscrite. L'Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle que les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent conduire à un retard de prise en charge en masquant les symptômes d'une infection. Ils peuvent aussi entrainer d'autres complications graves, en particulier bactériennes. 

Dans le cas d’une infection au Covid-19, le Haut Conseil de Santé publique rappelle qu'il faut "utiliser du paracétamol pour le traitement symptomatique d’une fièvre mal supportée ou de douleurs, selon les modalités habituelles, et ne pas introduire d’AINS pour ces mêmes indications ".

Cette recommandation ne concerne que les traitements ponctuels en cas d’infection, et pas les traitements AINS pris au long cours en cas notamment de maladie chronique.    

Que faire en cas de maladie chronique ?

Les patients traités par anti-inflammatoires non stéroïdiens dans le cadre de pathologies chroniques ne doivent pas arrêter leur traitement de leur propre initiative, car il y a un risque d’aggravation de leur maladie. C’est par exemple le cas pour l’aspirine, qu’il ne faut pas stopper lorsqu’elle est prescrite pour une maladie cardiovasculaire.

En cas d'infection au Covid-19, les "AINS prescrits pour une autre indication" doivent être poursuivis, "dans l’attente d’une réévaluation par le médecin prescripteur", recommande le Haut Conseil de Santé publique.

Si vous êtes actuellement traité par anti-inflammatoires ou par corticoïdes, n’arrêtez pas votre traitement et rapprochez-vous de votre médecin si nécessaire - ANSM

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Des études rassurantes

"L'utilisation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) n'est pas associée à une augmentation de la mortalité ou de la gravité du Covid-19", concluait une analyse parue dans la revue The Lancet Rheumatology portant sur 72.000 patients.

Pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Food drug association (FDA) et l’Agence européenne du médicament (EMA), la position est claire. Ces instances recommandent de "ne pas retirer les AINS des options thérapeutiques disponibles dans le traitement de la fièvre et de la douleur". 

Côté français, le principe de précaution continue de s’appliquer en cas d'infection au coronavirus.  Le paracétamol reste le traitement à privilégier, en cas de douleur ou de fièvre. Si les symptômes persistent, un avis médical est nécessaire.