Pourquoi certaines peaux cicatrisent mieux que d'autres ?
De nombreux facteurs peuvent faire varier la cicatrisation d'une personne à l'autre et laisser des marques sur la peau. Les explications de la Dre Dima Haidar, dermatologue.
Vous l'avez sans doute déjà constaté par vous-même : une même blessure peut cicatriser plus ou moins bien en fonction de la personne, et donc laisser une marque plus ou moins importante.
Pour comprendre comment c'est possible, il faut d'abord se pencher sur la structure de la peau. Elle est composée de trois couches : l'épiderme, le derme et l'hypoderme, essentiellement fait de tissus graisseux.
"Dans le derme, on trouve le collagène, les vaisseaux sanguins, les terminaisons nerveuses et les fibres musculaires", explique Marina Carrère d'Encausse.
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Plusieurs types de blessures
Or "tous ces éléments peuvent être lésés", poursuit-elle. Soit la blessure est très superficielle et ne concerne que l'épiderme. "Dans ce cas, un renouvellement de cellules a lieu, ce qui va refermer la blessure rapidement sans donner de cicatrice".
Sinon, une blessure plus profonde attaque le derme voire l'hypoderme. "Tous les éléments sont alors détruits, des processus inflammatoires se mettent en route. Les cellules de défense qu'on l'on appelle les macrophages viennent nettoyer et enlever les débris et les bactéries, le sang coagule, et il y a toujours la prolifération cellulaire qui se fait de la même façon que pour les blessures superficielles".
Dans ce cas, "ça remonte de la profondeur à la superficie mais cette fois, la cicatrisation peut être nettement plus visible", explique l'animatrice et médecin.
De quoi dépend la cicatrisation ?
"Le processus de cicatrisation dépend d'énormément de facteurs, comme l'âge en premier lieu. Les tout petits bébés et les personnes âgées cicatrisent mieux que les adultes, parce que la peau est plus tendue. Or plus la peau est tendue, plus il y a des zones de tension et de tiraillements et plus on a du mal à bien cicatriser", analyse la Dre Dima Haidar, dermatologue.
C'est pourquoi un patient se faisant opérer du dos va moins bien cicatriser qu'un autre se faisant opérer au niveau du ventre où il y a souvent plus de laxité. "Il y a aussi l'ethnie et la génétique. Les personnes qui ont une peau noire ont une peau plus épaisse, ce qui peut rendre la cicatrisation plus difficile", explique la spécialiste.
Quelle prise en charge pour une cicatrice chéloïde ?
Une cicatrice chéloïde peut apparaître "lorsque la cicatrisation s'emballe", poursuit la dermatologue. Il s'agit d'une excroissance du derme au-dessus d'une blessure guérie.
"Quand vous savez que vous avez déjà fait une chéloïde au moins une fois, il faut absolument prévenir le chirurgien ou la personne qui va vous opérer et ne pas faire de chirurgie inutile".
Quant à la prise en charge, "on procède généralement à des injections de corticoïdes, puis à une compression". "Et il vaut mieux la prendre en charge tôt, car la chéloïde peut prendre des proportions très importantes", avertit la spécialiste.