Pourquoi faire une grasse matinée n’est pas une bonne idée
Fatigués de la semaine, vous comptiez profiter du week-end pour faire la grasse matinée ? Pour recharger les batteries, mieux vaut un sommeil régulier. AlloDocteurs.fr vous explique pourquoi.
Rien ne sert de rattraper des heures de sommeil le week-end, mieux vaut miser sur un rythme régulier. C’est ce qu’affirme une étude menée par des scientifiques de l’Université d’Arizona (États-Unis) sur 984 personnes âgées de 22 à 60 ans et publiée dans la revue Sleep.
Les scientifiques parlent d’un “jet lag social”, en référence au décalage entre les horaires habituels de la semaine et ceux du week-end. Contrairement à ce que l’on peut croire, selon l'étude ce décalage rend de mauvaise humeur et accentue même la fatigue ainsi que la somnolence.
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Plus de risques de problèmes cardiaques
La grasse matinée serait même néfaste pour la santé. Les premiers résultats de l’étude démontrent que chaque heure de décalage augmente de 11% le risque de problèmes cardiaques. "Il est particulièrement surprenant de voir que ces effets sont indépendants de la durée du sommeil et des problèmes d'insomnie. Ces résultats indiquent que la régularité du sommeil, au-delà de la seule durée du sommeil, joue un rôle important dans notre santé”, a déclaré l'auteur principal Sierra B. Forbush.
Des résultats qui ne surprennent pas Sylvie Royant-Parola, spécialiste des troubles du sommeil et présidente du réseau Morphée. “Le terme de jet lag social est apparu il y a une dizaine d’années”, explique-t-elle. “Le décalage entre les horaires de la semaine et du week-end pose problème à partir de trois heures”, précise la spécialiste.
Ainsi, si on se couche à 23h en semaine comme durant le week-end, et que l’on se lève à 9h au lieu de 7h en semaine, on ne souffrira pas d’un "jet lag social". En revanche, en se couchant à 2h et en se levant à 10h, le corps subit un stress. “Ce n’est plus un processus de récupération bénéfique. On introduit une nouvelle donnée, l’irrégularité, qui provoque un stress pour l’organisme qui doit se réadapter”.
Conséquences : notre horloge biologique s’en trouve altérée, ainsi que le cœur, les défenses immunitaires...
Pour préserver l'organisme : la régularité
C’est pourquoi la régularité est la clé d'un bon sommeil. Pour autant, il n’y a pas de rythme idéal. “Tout dépend du sommeil des individus. Certaines personnes sont du matin, d’autres du soir... et l’immense majorité se situe au milieu”. Le plus important : “ne pas être en grande contradiction avec son rythme naturel, malgré les contraintes de l’environnement”, conseille la spécialiste.
Plus on est régulier dans le rythme de sommeil, plus on se situe dans un état d’équilibre sur le plan du fonctionnement de notre organisme.
Pour ne pas complètement culpabiliser les adeptes des grasses matinées, Sylvie Royant-Parola tempère : “On peut faire une grasse matinée d’une à deux heures”. Mais au-delà, l’effort demandé à l’organisme est supérieur au bénéfice du temps de sommeil.