Pourquoi les associations appellent au report de la Conférence du handicap
Alors que la Conférence nationale du handicap (CNH) doit se tenir le 26 avril à l’Élysée, les associations réclament son report "de quelques semaines", regrettant un "manque apparent d’ambition" et de concertation.
Du concret, plutôt que des effets d’annonce. C’est, en substance, ce que réclame le Collectif Handicaps, qui regroupe 52 associations représentant les personnes en situation de handicap. Il appelle au report de la Conférence Nationale du Handicap (CNH), prévue ce mercredi 26 avril à l’Elysée.
Les attentes sont d’autant plus fortes que le Comité européen des droits sociaux (CEDS) du Conseil de l'Europe, une organisation internationale basée à Strasbourg, a dénoncé, dans un rapport rendu public le 17 avril, la violation des droits des personnes en situation de handicap par l’État français. Il pointe notamment du doigt les bâtiments et transports inaccessibles, les difficultés dans la scolarisation des enfants ou l'accès aux soins.
Un rendez-vous tous les trois ans
La Conférence nationale du handicap est un rendez-vous prévu tous les trois ans, sous l'autorité du président de la République, qui vise à "débattre des orientations et des moyens de la politique concernant les personnes handicapées", donc ce n’est pas rien !
Il est prévu qu’Emmanuel Macron la préside, mais il pourrait se retrouver seul, en effet. La semaine dernière, le Collectif Handicap lui a adressé une lettre dans laquelle il dénonce "un manque apparent d’ambition". Et demande le report de la conférence pour prendre le temps d’une véritable concertation.
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Des droits toujours pas effectifs
"L'ensemble des travaux préparatoires a vraiment manqué d'ambitions", déplore Luc Gateau, président de l’UNAPEI, fédération regroupant 330 associations de proches et personnes en situation de handicap intellectuel, psychique, autistes et polyhandicapés. "Nous avons eu des centaines d'heures de réunions et posées des recommandations sauf que aujourd'hui, nous n'avons pas le retour pour avoir la moindre information sur ces annonces qui seront faites par le président, mercredi".
Ces dernières années, le handicap ne figure pas dans les chantiers prioritaires et les décisions sont sans cesse reportées. Ce que les personnes handicapées vivent très mal, "dans la mesure où la loi donne des droits mais il n'y a pas l'effectivité des droits, et aujourd'hui des milliers de personnes n'ont pas accès à l'accompagnement nécessaire pour vivre tous les jours comme tout citoyen", dénonce Luc Gateau.
Sans les familles, "ce serait dramatique"
Mais que faire aujourd'hui pour améliorer la condition des personnes en situation de handicap en France ? "Voilà plus de 10 ans que l'UNAPEI demande un plan Marshall. C'est une ambition chiffrée, programmée, forte que nous voulons et le président de la République doit donner cette ambition forte" insiste Luc Gateau.
"Ce qu'a montré le comité des droits du conseil de l'Europe, c'est que les droits sont bafoués en France et ça c'est grave" s'inquiète-t-il."Des milliers de personnes attendent encore la bonne solution", affirme t-il.
"Notre association qui est un mouvement familial et qui porte une communauté de plus de 900 000 personnes et si la famille des handicapés n'était pas présente pour compenser un certain nombre de manques, les choses seraient dramatiques" souffle enfin Luc Gateau.