Qu'est-ce que la dysmorphophobie dont souffre Megan Fox ?
L'actrice Megan Fox, célèbre pour ses rôles dans Transformers ou la série New girl, a annoncé il y a quelques jours souffrir de dysmorphophobie. De quoi s'agit-il ? On vous explique.
"Je ne me vois pas comme les autres me voient, confie Megan Fox dans une interview sur Youtube. Il n'y a jamais eu une période dans ma vie où j'ai aimé mon corps, jamais."
Elue femme la plus sexy du monde en 2008, l'actrice et mannequin Megan Fox entretient pourtant un rapport à son corps très difficile et pathologique. Elle a annoncé souffrir de dysmorphophobie, une affection en hausse avec l'usage des réseaux sociaux.
Que signifie la dysmorphobobie ?
"Morpho" signifie corps et "phobie" crainte. La dysmorphophobie est une phobie qui se manifeste par des angoisses concernant certaines parties de son corps.
Il ne s'agit pas de simples complexes mais bien de pensées obsédantes autour d'un défaut imaginaire ou d'une légère imperfection (aucun corps n'est parfait). La personne qui en souffre rejette son apparence, alors qu'elle est "normale". Plus de 2% de la population est concernée.
Comment se traduit la dysmorphobie ?
La personne sujette à la dysmorphophobie y consacre aussi beaucoup d'énergie. Elle se regarde souvent dans un miroir en focalisant sur ce qui lui déplaît ou, au contraire, évite son reflet. Elle est persuadée que les autres ne voient que cela et jugent négativement son apparence.
La dysmorphophobie provoque une grande souffrance, qui affecte vraiment la qualité de vie. Elle provoque des difficultés dans la vie quotidienne, un isolement, un évitement de certaines situations sociales, afin de ne pas subir le regard des autres.
Dans les cas les plus graves, une dépression peut survenir tout comme des idées suicidaires ou une tentative de suicide.
Elle aboutit parfois à la chirurgie esthétique, qui ne sera jamais satisfaisante tant que la dysmorphophobie sera présente.
Le corps, objet de toutes les attentions et pressions
Dotée d'une plastique sculpturale, Megan Fox est considérée comme un sex-symbol par les médias. Si elle l'a utilisée pour propulser sa carrière, l'actrice l'a payée au prix cher : elle a toujours été jugée sur son corps et non sur son jeu d'actrice. Cette pression permanente a pu participer à la dysmorphophobie dont elle souffre.
En faisant l'apologie de corps éloignés de la réalité, les réseaux sociaux, Tiktok en tête, participeraient à perturber le rapport au corps et "l'image du corps", un terme utilisé par les psychologues. Les normes de minceur véhiculées par la société y participent également.
Les images dont nous sommes bombardés sur les réseaux mais aussi dans les médias et les publicités finissent par entraîner une insatisfaction vis-à-vis de notre corps, voire un mal-être ou de véritables complexes.
Comment sortir de la dysmorphophobie ?
Les personnes qui en souffrent n'ont souvent pas conscience de leur trouble. Elles croient très sincèrement que la zone du corps détestée est anormale ou peu attirante. En prendre conscience et en parler sont les premiers pas vers la guérison.
La prise en charge fait appel aux thérapies, notamment comportementales et cognitives (les TTC). Elles apprennent à repérer les pensées les pensées automatiques et négatives, à les reformuler et considérer l'apparence physique avec plus de réalisme et de tolérance.
Un travail doit également être fait pour prendre de la distance par rapport aux réseaux sociaux et à la pression de la société sur l'apparence et la minceur.
De plus, un antidépresseur, notamment de type inhibiteur de la sérotonine, s'avère parfois indispensable. Il est souvent très efficace sur cette phobie.