Qu’est-ce que la lymphogranulomatose vénérienne, cette IST qui explose ?
Les cas de lymphogranulomatose vénérienne ont augmenté de 58 % entre 2021 et 2022. Voici ce qu'il faut savoir sur cette IST aux symptômes parfois très sévères.
Les infections sexuellement transmissibles (IST) explosent en Europe. Dans son dernier rapport de situation, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) s’est inquiété de la récente hausse des cas de gonococcie, syphilis et autres chlamydioses, en particulier chez les jeunes Européens.
Syphilis congénitale et LGV
Les signalements d’infections bactériennes à chlamydia (ou chlamydioses) ont augmenté de 16 % entre 2021 et 2022, ceux des infections à gonorrhée de 48 % et de 34 % pour les cas de syphilis. Dans le détail, ces IST ont provoqué respectivement 216 508, 70 881 et 35 391 déclarations de contamination en Europe.
En plus de ces maladies, l’ECDC a également signalé une augmentation inquiétante de deux autres IST moins connues : la syphilis congénitale et la lymphogranulomatose vénérienne (LGV). La syphilis congénitale se transmet au foetus pendant la grossesse, lorsque la mère est elle-même infectée par la bactérie Treponema pallidum. Aussi appelée syphilis maternelle, la syphilis congénitale peut provoquer une naissance prématurée, une fausse-couche ou la mort du nourrisson lorsqu'elle n'est pas traitée.
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Sexe anal, fist-fucking, jouets sexuels...
La lymphogranulomatose vénérienne, ou maladie de Nicolas-Favre, est une IST causée par une bactérie de la famille de Chlamydia trachomatis. En 2022, l'ECDC a recensé 2 059 signalements de cette infection en Europe, soit une augmentation de 58 % en comparaison de 2021. La majorité des cas ont été localisés dans quatre pays : l'Espagne, les Pays-Bas, la Belgique et la France.
La LGV est principalement observée chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes, et est "transmise par le sexe anal et par des pratiques telles que le fist-fucking et l'utilisation de jouets sexuels ou d'irrigation rectale", précise le rapport de l'ECDC. "La LGV est plus fréquente chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et vivant avec une infection par le VIH."
Quels sont les symptômes de la LGV ?
Après la transmission de la bactérie, des lésions se forment autour de la zone infectée (anus, rectum, bouche...) puis disparaissent généralement sans nécessiter de traitement. Environ deux semaines après l'infection, les premiers symptômes apparaissent :
- la formation d'ulcères rectaux ;
- des saignements ;
- des écoulements de sang et de pus de la zone infectée ;
- des douleurs abdominales ;
- de la fièvre et de la fatigue ;
- des abcès et des fissures rectales ou anales.
Le diagnostic de la LGV est effectué grâce à des analyses de sang ou des prélèvements si les symptômes apparaissent. Pour éviter des complications sévères de la maladie, un traitement antibiotique peut être prescrit dans les 14 jours après l'infection. Comme pour toutes les IST, l'ECDC recommande de se protéger sexuellement en utilisant des préservatifs, pour freiner la hausse des lymphogranulomatoses vénériennes.
