Malaises de collégiens dans le Jura : le facteur psychique en cause
L’enquête judiciaire sur 17 cas de malaises et convulsions survenus dans le Jura écarte toute intoxication. Elle conclut que les symptômes observés sont dus à un phénomène psychologique collectif.
Comment expliquer les douleurs, convulsions et malaises qui avaient frappé 17 collégiennes et collégiens à Morbier (Jura), le 3 octobre dernier ? L’incident, survenu pendant un cross scolaire, avait nécessité le déclenchement d’un plan Orsec et entraîné l’ouverture d’une enquête pour "blessures involontaires". Celle-ci vient d’être classée sans suite, a indiqué le 13 janvier 2020 le procureur de la République de Lons-le-Saunier, Lionel Pascal, qui a mis en avant une cause psychique collective.
Aucun agent toxique en cause
Les symptômes survenus après le passage à un stand de ravitaillement avaient tout d’abord orienté l’enquête vers une intoxication. Mais "les investigations judiciaires et administratives avaient rapidement écarté la présence d'un agent toxique dans les boissons mises à disposition des élèves sur le point de ravitaillement, seul élément ingéré par l'ensemble des mineurs ayant présenté des symptômes justifiant l'intervention des secours" a rappelé Lionel Pascal.
De même, le médecin légiste saisi par la justice a pris connaissance de l'ensemble des déclarations des mineurs touchés et a consulté leurs dossiers médicaux. Après analyse de ces données, il a "exclu la toxi-infection alimentaire collective, exclu l'intoxication aiguë par agent gazeux ou volatil et exclu l'intoxication aiguë par ingestion d'aliment ou de boissons affectées par un agent toxique", a-t-il précisé.
"Syndrome psychogène collectif"
"En conséquence, l'expert conclut que les malaises observés résultent avec une quasi certitude d'un syndrome psychogène collectif", c’est-à-dire une cause psychique collective, sans cause somatique, a noté le procureur. Ce dernier a donc "ordonné le classement de la procédure du fait de l'absence d'infraction".
Parmi les collégiens incommodés, cinq jeunes filles avaient été hospitalisées, et le pronostic vital de l'une d'elles, héliportée vers l'hôpital de Besançon, avait un temps été considéré comme "engagé". Cette dernière était finalement sortie de l'hôpital quelques jours plus tard.