Implants Essure : "la seule solution c’était de m’enlever l’utérus"
Quatre femmes qui ont reçu des implants Essure ont porté plainte contre l’Etat car selon elles, ces dispositifs étaient défectueux et toxiques. Il s'agit de ressorts placés définitivement dans les trompes pour obtenir une stérilisation.
Marie s’est fait poser des implants Essure en 2009. Mais très rapidement après l’intervention, différents troubles apparaissent comme des règles abondantes, de fortes migraines, ou encore des douleurs en bas du dos… Inquiète, Marie fait des recherches sur internet. Dans un article, une personne évoque les mêmes effets secondaires suite à la pose d’implants Essure. Elle fait le lien et en parle à sa gynécologue qui accepte de lui retirer le dispositif. Mais les symptômes persistent… et une série d’examens révèle que l’implant s’est cassé et qu’un morceau se trouve encore dans l’utérus…
"Des poussières métalliques se sont dispersées"
« Sur cette radio de l’utérus, on voit un bout de l’implant et des petits points qui montrent qu’il y a des poussières métalliques qui se sont dispersées. La seule solution c’était de m’enlever l’utérus… après on sait pas si des poussières se sont dispersées dans la zone pelvienne et si elles y sont encore en ce moment » dénonce Marie. Malgré l’ablation de l’utérus, Marie souffre encore et ne peut toujours pas mener une vie normale.
Comme Marie, des milliers de femmes se plaignent d'importants problèmes dûs aux implants Essure. La semaine dernière, 4 d’entre elles ont décidé de porter de plainte contre l’Etat. Elles ont fait réaliser à leur frais des analyses auprès d’un laboratoire lyonnais indépendant. Résultat : le dispositif serait défectueux au niveau d’une soudure et toxique au niveau de son composant. « Cette soudure est en étain et c’est ça qui est très caractéristique parce que quand on examine l’implant au microscope, on voit l’explosion de cette soudure, qui tient pas du tout, et puis on trouve dans les tissus de la paroi plein de particules d’étain » explique le Dr Michel Vincent, président du Laboratoire Minapath.
Présence d’étain potentiellement dangereuse
L’étain serait potentiellement dangereux et source d’allergies. Cette corrosion avait été mise en évidence dès le début des années 2000 dans des études pré-cliniques, sans que les autorités de santé ne remettent en cause ce dispositif. C’est ce que dénoncent les plaignantes. « Il y a 175 000 femmes en France qui ont été implantées. Il y a beaucoup de femmes qui ignorent le danger qu’elles courent. », regrette Brigitte Marty, une des plaignantes.
« C’est un vrai problème sanitaire, un vrai scandale. On n’est pas entendues. D’autant plus que maintenant on a la certitude que les implants sont toxiques. Moi, j’ai 52 ans, je ne sais pas demain si je pourrai marcher, je ne sais pas quel effet ces métaux vont avoir sur mon corps », s'inquiète-t-elle. « J’ai enlevé les implants et pourtant je ne suis pas sortie d’affaire ». Environ 5 % des femmes ont eu des effets secondaires. En 2017, le laboratoire Bayer a retiré son produit du marché.