L’ablation de l’utérus augmenterait le risque de maladies cardiovasculaires
Les femmes ayant subi une hystérectomie présenteraient un risque accru d'hypertension, d'obésité ou d'arythmie cardiaque.
"Il s'agit des données les plus complètes disponibles à ce jour montrant que l'hystérectomie [l'ablation de l’utérus, NDLR] comporte un risque de maladies cardiovasculaires à long terme, même si les deux ovaires ont été préservés", a affirmé le Dr Shannon Laughlin-Tommaso, gynécologue et co-auteure d’une étude parue dans la revue Menopause. Les chercheurs y ayant participé ont en effet démontré que les femmes qui se sont fait retirer l’utérus ont plus de risques de souffrir de problèmes cardiovasculaires. Cela même si leurs ovaires ont été préservés afin d’éviter une ménopause précoce.
Un risque d’avoir des problèmes au niveau des artères coronaires supérieur de 33 %
Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques de la Mayo Clinic (Etats-Unis) ont observé plus de 2 000 femmes ayant subi une hystérectomie. Ils ont comparé leurs données avec celles de patientes n’ayant pas eu d’opération. Résultat : les premières présentaient un risque très supérieur d'avoir un fort taux de mauvais cholestérol, de développer de l’hypertension (risque supérieur de 13 % 20 après l’intervention), de souffrir d’obésité, d'arythmie cardiaque ou de problèmes au niveau de leurs artères coronaires (risque supérieur de 33 % 20 ans après l’opération).
Les chercheurs ont par ailleurs réalisé que si l’hystérectomie était réalisée avant 35 ans, ces risques étaient plus élevés : l’insuffisance cardiaque est 4,6 fois plus fréquente, et les maladies coronariennes, le durcissement et le rétrécissement des artères 2,5 fois plus fréquents.
Une opération pour traiter les cancers utérins ou l’endométriose
"L'hystérectomie est la deuxième intervention chirurgicale gynécologique la plus fréquente et, dans la plupart des cas, elle est effectuée pour des raisons médicales bénignes, la majorité des médecins pensant que les risques à long terme sont faibles", explique le Dr Shannon Laughlin-Tommaso. Chaque année, aux Etats-Unis, près de 400 000 hystérectomies sont effectuées, la plupart du temps pour traiter des fibromes utérins douloureux, des troubles du cycle menstruel ou un prolapsus utérin.
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Une hystérectomie peut également être décidée en cas de cancer utérin ou de prédispositions génétiques à cette tumeur. Aujourd’hui, les médecins essaient de préserver les ovaires, car leur ablation peut accroître le risque de maladies chroniques et de mortalité précoce. Une ablation de l’utérus peut aussi être décidée pour les femmes souffrant d’endométriose : le 29 décembre, la chroniqueuse Enora Malgré, qui en souffre, avait indiqué à Europe 1 avoir opté pour une hystérectomie. "Je ne peux pas avoir d'enfants, la maladie est trop avancée […] J'ai fait jusqu'à trois fausses couches par an : ça m'a bouffé la vie", avait-elle expliqué.