Burn out : une journaliste japonaise meurt après 159 heures sup' en un mois

La chaîne de télévision publique japonaise NHK a rendu public les causes du décès, en 2013, d'une de ses journalistes. Miwa Sado n'avait eu droit qu'à deux jours de repos en un mois : ce surmenage avait provoqué un malaise cardiaque.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Miwa Sado lors de l'une de ses interventions à la télévision publique japonaise.
Miwa Sado lors de l'une de ses interventions à la télévision publique japonaise.  —  NHK - Capture d'écran Youtube

En France, un salarié est censé travailler près de 152 heures par mois. Miwa Sado, journaliste japonaise travaillant pour la chaîne de télévision publique NHK a cumulé en un mois 159 d’heures de travail… supplémentaires. A 31 ans, elle est morte d’un malaise cardiaque le mois suivant. La NHK s’est depuis engagée à réformer ses habitudes de travail.

Miwa Sado, qui couvrait l'actualité politique à Tokyo, avait été retrouvée morte dans son lit en juillet 2013. Un an plus tard les autorités japonaises avaient conclu que sa mort était due à un nombre excessif d'heures supplémentaires. Elle n'avait eu que deux journées de repos dans le mois qui a précédé son décès.

La NHK a fini par rendre l'affaire publique quatre ans plus tard sous la pression des parents de la jeune femme qui demandaient que des mesures soient prises afin d'éviter de nouveaux cas.

Le Japon, pays aux journées de travail interminables

Cette affaire met à nouveau en lumière le problème du "karoshi", ou mort par excès de travail, dans un pays connu pour ses journées de labeur interminables. Elle est gênante pour la NHK, qui a fait ouvertement campagne contre cette pratique.

Miwa Sado avait couvert les élections de l'assemblée de la ville de Tokyo en juin 2013 suivies en juillet d'élections sénatoriales. Elle est morte trois jours après les sénatoriales.

La nouvelle a choqué le pays, la NHK ayant largement couvert des drames identiques survenus dans d'autres entreprises. "Nous sommes désolés d'avoir perdu une excellente journaliste et prenons au sérieux le fait que sa mort ait été reconnue comme liée au travail", a déclaré jeudi le président de la NHK Ryoichi Ueda. "Nous allons continuer à travailler sur une réforme avec l'aide de ses parents."

Avec AFP


"Ces Japonais qui se tuent au travail", chronique de Géraldine Zamansky du 17 octobre 2017