Assurance maladie : des "agents facilitateurs" pour limiter la hausse des arrêts de travail
L'Assurance maladie teste dans 18 caisses la mise en place d'"agents facilitateurs". Objectif : réduire la durée des arrêts maladie et éviter que certains patients s'éloignent définitivement du monde du travail.
Depuis juin 2016, à Amiens dans la Somme, deux agents facilitateurs font le lien entre l'assuré en arrêt, son médecin traitant, la médecine du travail ou encore les services sociaux. Ce nouveau service doit permettre de favoriser une reprise d’activité rapide et adaptée. Selon Emilie Delannoy, agent facilitateur, "c'est vraiment une démarche d'accompagnement, de soutien et de guide. On n'est pas là pour diriger l'assuré, le forcer à… Mais pour l'accompagner".
Daniel, ouvrier dans le bâtiment, est en arrêt maladie depuis deux ans pour des problèmes d'épaule. "Ce service est vraiment une aide. Je suis bien suivi comme ça et ils s'occupent vraiment de moi".
Une frontière étroite entre conseil et contrôle
Le syndicat MG France salue cette expérimentation. Les médecins généralistes disposent d'un numéro de téléphone pour joindre directement les agents facilitateurs. Mais pour le vice-président du syndicat, le Dr Jacques Battistoni, la frontière entre conseil et contrôle est ténue. "Ce dispositif ne devra en aucun cas être un flicage pour le patient. Si c'est conçu ou perçu comme ça par le patient, c'est quelque chose qui ne fonctionnera pas bien".
L'Assurance maladie réfute le terme de "flicage". Mais elle reconnaît que le dispositif est aussi pensé pour faire des économies. Confrontée depuis trois ans à l'augmentation coûteuse des arrêts de travail, l'Assurance maladie vise 100 millions d'euros d'économies sur ce poste en 2018.