Comment habiller son enfant handicapé ?
Ne croyez pas que l'on habille un enfant handicapé comme un autre… Bien au contraire. Les parents d'enfants handicapés rencontrent de nombreuses difficultés pour habiller leurs enfants. Pour y remédier, Setti Dali présente des vêtements pour enfants handicapés.
Beaucoup de parents d'enfant handicapé en ont marre d'attendre qu'on leur trouve la solution. Ce sont plutôt eux qui la trouvent et la font partager. Pascale par exemple, a inventé un body pour sa fille polyhandicapée. Il s'ouvre à l'avant, ce qui est très pratique pour accéder à la sonde qui la nourrit. Les coutures sont à l'extérieur pour éviter qu'elles ne frottent à la peau, et aplaties pour ne pas blesser. Les bodys existent en taille de 6 mois à 14 ans. L'idée est intéressante.
Il existe d'autres bonnes idées comme un bandana, utilisé comme bavoir ultra résistant destiné aux enfants qui n'arrivent pas à déglutir et bavent beaucoup… Non seulement, l'imprimé couleur évite de voir les tâches, mais en-dessous il y a trois couches : une en PVC contre-collé, une autre en éponge, et la dernière en coton doux pour le contact avec la peau. Tous ces produits sont vendus sur un site de mode pour adultes handicapés.
Des collections de prêt-à-porter pour enfants handicapés ?
Il n'existe pas de collection de prêt-à-porter pour enfants handicapés, c'est la raison pour laquelle des mamans s'y sont mises. Elles ont décidé de lancer leur première collection pour leurs enfants, et pour les autres… Et ça decoiffe ! La fille de Cécile Pouleur est handicapée moteur et cérébrale, elle vit dans une coque et en fauteuil roulant. Sa plus grande victoire : enfiler une chemise toute seule. Tous les boutons sont aimantés, pas besoin donc d'une grande motricité pour la boutonner. Avec le poignet, on y parvient sans souci. Elle est courte, il n'est donc pas nécessaire de la glisser dans le pantalon, et de risquer de frotter ou irriter la peau.
Pour le t-shirt, le principe est le même : les emmanchures sont larges et le tissu très souple. On peut donc tirer dessus pour faire passer un coude. Ce t-shirt est tout de même plus intéressant qu'un t-shirt taille XXL plus large certes, mais avec des manches très longues. On peut également remonter le bas du t-shirt pour éviter qu'il ne tombe dans la coque par exemple. L'idée est simple : pousser l'enfant à l'autonomie, l'amener à effectuer ces gestes par lui-même. Cette tunique est un bon exemple : on l'enfile par la tête. Zippé sur le côté, on peut passer un bras, et pour l'autre, on cale son pouce et avec l'autre main, on tire sur la fermeture éclair. Comme c'est assez large, ça passe bien par dessus une coque ou un corset.
Des modèles de pantalons très astucieux
Un pantalon s'ouvre sur le devant. Pour un enfant paraplégique, il suffit de l'asseoir dessus, de l'allonger, puis d'envelopper ses jambes à l'intérieur. Autre idée : le sarouel, plutôt discret comme coupe pour dissimuler la protection urinaire… Mais le détail se niche dans les grandes poches dont l'ouverture est à l'intérieur. Cela permet d'éviter que les choses tombent par terre quand on est assis dans un fauteuil !
Il existe aussi un pantalon en jersey et en coton, doux pour la peau, avec une poche à l'intérieur pour la sonde urinaire par exemple… On peut également conseiller une petite chemise qui s'ouvre dans le dos, mais avec des scratch pour éviter de blesser ou encore un caleçon pour les enfants qui marchent à 4 pattes… Quand ils peuvent le faire, il leur arrive de rechigner parce qu'ils ont trop mal aux genoux. Cécile Pouleur a mis des molletons pour les inciter aux 4 pattes. Et tous ces vêtements sont remboursés par la MDPH (maisons départementales des personnes handicapées) car ils sont considérés comme une aide technique…
Les tendances de l'hiver 2015
La collection de l'hiver est une ligne de prêt-à-porter pleine d'astuces, imaginée par Sarah avec son frère Constant, 21 ans, infirme moteur et cérébral depuis sa naissance. Leur idée est de faire appel à tous ceux qui y croient pour financer leur première collection. Et le résultat est très intéressant : un manteau au look coloré, polaire à l'intérieur, matière imperméable à l'extérieur… On l'enfile comme une blouse puisqu'il s'ouvre et se scratche à l'arrière. Le dos est bien large pour le refermer soit en enveloppant le fauteuil, ou en le glissant sous la coque puisqu'il est plus court à l'arrière.
A force de galérer pour habiller son frère, Sarah a pensé à tout et notamment à un pantalon, spécialement conçu pour les personnes en fauteuil roulant. Taille plus haute à l'arrière, braguette plus longue pour plus d'amplitude pour l'enfiler, taille ajustable… des renforts aux genoux, et surtout, un soufflet magique au niveau des mollets pour faire passer les attelles ou les chaussures orthopédiques.
Ces collections peuvent se résumer dans un coussin d'habillage. Il faut l'enfiler autour du cou, et on apprend sur soi à répéter les gestes : zipper, dézipper, boutonner, scratcher, lacer… C'est plus marrant que de s'énerver sur sa chemise le matin. Et tout est réuni pour apprendre à s'habiller seul avec des vêtements adaptés et lookés.