Handicap : les associations surveilleront l'application des annonces d'Emmanuel Macron
Le Président a annoncé un grand nombre de mesures pour améliorer le quotidien des personnes souffrant de handicap. Les associations vérifieront leur mise en oeuvre dans les mois qui viennent.
« Tous concernés, tous mobilisés par le handicap » c’est par ces mots que le président Emmanuel Macron a débuté la Conférence Nationale du Handicap qui s’est tenue ce matin à l’Elysée. 15 ans jour pour jour après l’adoption de la loi Handicap, il s'est engagé à mettre en oeuvre rapidement d'importants progrès pour les 12 millions de personnes concernées en France. Arnaud de Broca, président du collectif Handicaps, a réagi a ses annonces.
- « Pas d’enfants déscolarisés à la rentrée », c’est une des premières annonces réalisées. Est-ce une promesse réaliste ?
C’est en tous cas un objectif fort qui est fixé et qui était attendu par les associations puisque l’accès à l’école des enfants handicapés reste extrêmement compliqué. Mais la rentrée prochaine, c’est dans quelques mois et il faut quand même que les administrations, les professeurs, les enseignants se bougent pour arriver à cet accueil-là. Cela passe à la fois par des contrats plus stables et plus pérennes pour les assistants d’enfants handicapés, qui ont pour l’instant des contrats très précaires, une formation des enseignants à plus long terme… Est-ce que c’est tenable ? Nous verrons bien. En tous cas, c’est un objectif que nous souhaitons et auquel on veut croire.
- « Un numéro de téléphone unique : le 360 sera mis à disposition des familles dès le 1er janvier 2021, pour qu’aucune personne handicapée ne soit laissée seule sans solution ». En quoi cela répond-il à une attente de la part des associations et des familles ?
Le constat est bon : beaucoup de personnes handicapées ou leurs familles se retrouvent souvent isolées pour accéder à des droits. Les associations et d’autres acteurs peuvent jouer ce rôle d’accompagnement. Le fait qu’il y ait un numéro facilement accessible – 360, tout le monde s’en souviendra – c’est effectivement une bonne chose. Mais il ne suffit pas d’avoir un numéro et d’appeler : si derrière il n’y a pas de réponse, de retour ou d’accompagnement, ça ne servira à rien. Ca rentre en vigueur le 1er janvier prochain, d’ici là on a le temps d’y travailler avec le gouvernement, et le temps de mettre le moyens derrière aussi. Il ne suffit pas d’appeler : il faut que les réponses suivent, derrière.
« Favoriser l’accessibilité des personnes handicapées ». Ce point a été évoqué lors de la conférence par Emmanuel Macron et il a renvoyé les collectivités locales et les municipalités à leurs responsabilités. Qu’en pensez-vous ?
Le président n’est pas allé très loin ce matin sur la question de l’accessibilité. Il a partagé la responsabilité parce que l’Etat n’est pas responsable de tout dans la mise en accessibilité. Il a notamment évoqué la part des maires. On est en période d’élections municipales, c’est vrai que les maires ont un rôle essentiel à jouer dans la mise en accessibilité de la ville. Dans les programmes qui sont faits maintenant et qui sont communiqués aux citoyens, il faudrait mettre des mesures sur la mise en accessibilité des communes.