La petite culotte fête ses 100 ans
La mode, ça s'en va et ça revient... Une réfractaire a su toutefois s'imposer dans nos placards : la petite culotte ! Cette année, elle fête ses 100 ans...
Tout révolutionnaire qui se respecte en était dépourvu. Ce bon roi Dagobert l'aurait, lui, paraît-il mise à l'envers. Qu'elle soit grande ou petite, l'histoire ne raconte qu'une seule chose : la culotte c'est avant tout une affaire d’hommes. Portée par les hommes, et rien que par les hommes, au XIVe siècle, la culotte a tout l'air d'un caleçon qui descend jusqu'aux genoux. Pendant des siècles, les femmes, elles, ne portent pas de culotte. Et cette différence n'est pas laissée au hasard. Car la morale s'immisce peu à peu dans le vestiaire féminin.
Au XIXe siècle, la mode de la crinoline change la donne. Gonflées par les cerceaux de métal et les jupons en cascade, les robes sont de plus en plus amples. Un coup de vent, un mouvement de bascule et s’en est fini de leur intimité... Les femmes vont donc utiliser ce caleçon pour des questions d'hygiène et de santé.
L'histoire dit que c'est à Troyes, en 1918, à la fin de la Première guerre mondiale, qu'est né l'ancêtre de la petite culotte, dans l'entreprise de bonneterie de la famille Valton. C'est au petit dernier, Etienne, que l'on doit cette invention. Et en deux coups de ciseaux, la culotte perd ses jambes !
L'époque de cette culotte raccourcie, c'est aussi celle des hygiénistes. Au fil des ans, ce dessous de laine passe au coton et peut donc être lavé tous les jours. Le carré initial devient triangulaire. Plus ergonomique, il libère les corps.
Grâce au nylon puis au lycra, après la guerre, elle épouse les formes, se glisse sous les mini-jupes dans les années 60, et rétrécit à vue d'oeil au fil des décennies. Après cent ans de succès, elle a bien le droit de se faire oublier...