Apple® mise sur la recherche médicale
La multinationale américaine souhaite faire avancer la recherche clinique, en mettant à disposition de la communauté scientifique les données santé d'utilisateurs de smartphone consentants. L'application ResearchKit, lancée le 9 mars, entend améliorer la recherche sur la maladie de Parkinson, l'asthme ou encore le cancer du sein.
Après le smartphone et la montre connectés, Apple® se lance dans la recherche clinique… Le 9 mars, la compagnie à la pomme a présenté au public sa nouvelle application santé, destinée à faire avancer la recherche médicale : ResearchKit. Une appli deux en un, qui permet d'un côté de suivre son état de santé et de l'autre d'envoyer ses propres informations à des scientifiques pour enrichir les bases de données médicales. Le but : réaliser des études précises à grande échelle. Poids, sommeil, calories consommées, fréquence cardiaque ou taux de glucose pourront ainsi être récoltés, avec l'accord de l'utilisateur.
"ResearchKit donne à la communauté scientifique l'accès à une population diverse et à des moyens variés pour collecter des données", souligne Jeff Williams, l'un des responsables d'Apple® dans un communiqué. Des sciences participatives connectées, qui ont pour objectif à long terme de faire avancer les connaissances sur six maladies : les maladies cardiovasculaires, le diabète, l'asthme, la maladie de Parkinson et le cancer du sein.
Suivi de l'asthme, du cancer du sein ou de Parkinson
L'application est divisée en six groupes, chacun développé par des chercheurs universitaires. Pour les asthmatiques, par exemple, ResearchKit offre un suivi de traitement en temps réel ou encore des informations sur la qualité de l'air extérieur. L'onglet dédié au cancer du sein propose, quant à lui, aux femmes de partager les détails de leur qualité de vie après une chimiothérapie (humeur, énergie, symptômes…)
Plus étonnant : l'appli met à disposition des tests cognitifs pour suivre au quotidien l'évolution des symptômes des malades de Parkinson. Un test propose par exemple d'évaluer la dextérité et la rapidité de l'utilisateur en le faisant appuyer le plus vite possible de chaque côté de l'écran de son téléphone.
Peu efficace pour un diagnostic
"Sur le principe ce type d'outil peut être utile mais il faut évaluer sa réelle efficacité en amont avec des spécialistes et sur la population générale avant de pouvoir le proposer comme une application grand public", réagit le Dr Frédéric Bourdain, chef de service de neurologie à l'hôpital Foch (Suresnes) et spécialiste de la maladie de Parkinson.
"Ce genre de test n'est pas très spécifique (des symptômes de Parkinson ndlr). Quelqu'un qui s'est luxé l'épaule aura aussi des difficultés à faire un test d'agilité", précise le Dr Bourdain. Diagnostiquer la maladie de Parkinson avec ResearchKit semble donc peu probable. "Les résultats de ce genre de tests pourraient affoler, à tort, les utilisateurs", ajoute le Dr Bourdain, globalement favorable au développement de ce type d'application.
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