L'espoir des cellules souches pour guérir l'arthrose
Elastique et résistant, le cartilage n'a qu'un seul défaut, et pas des moindres : quand il se dégrade, il conduit à une maladie connue par tous, l'arthrose, un processus irréversible. C'est en tous cas ce que l'on pense jusqu'ici. Un projet européen de recherche collaborative, appelé ADIPOA, piloté par un Professeur du CHRU de Montpellier, a été lancé le 9 octobre 2012. Il a pour objectif d'expérimenter la thérapie cellulaire dans le traitement de l'arthrose, une maladie touchant sept millions de Français et près de soixante-dix millions d'Européens.
Les cellules souches ne cessent plus d'accaparer l'actualité : après le prix Nobel de médecine et la création d'ovocytes et de spermatozoïdes chez des souris, les chercheurs se penchent sur les articulations arthrosiques.
Véritable pathologie des articulations, l'arthrose se caractérise par une douleur mécanique, diurne, qui peut entraîner une gêne dans certains mouvements. Elle est la conséquence d'une dégénérescence du cartilage des articulations qui conduit, à terme, à sa destruction totale. La dégénérescence du cartilage peut être liée à l'âge, à un dysfonctionnement métabolique, à un excès de pression sur l'articulation notamment en cas d'obésité et à certaines maladies de l'articulation.
Une équipe européenne, menée par le Pr. Christian Jorgensen, du CHRU de Montpellier, a élaboré un projet innovant qui vise à valider l'utilisation de cellules souches adipocytaires, en d'autres termes graisseuses, dans le traitement de l'arthrose, une maladie pour laquelle les médecins ne disposent que de traitements symptomatiques. Il s'agit d'extraire des cellules souches du tissu graisseux des patients, de les traiter, et de les leur réinjecter dans l'articulation atteinte afin d'activer la "régénérescence" du cartilage.
Un premier patient a testé ce programme, dix-huit patients vont le suivre dans le cadre d'une première cohorte. A terme, ce sont quatre-vingt-six patients qui devraient en bénéficier.
Sous l'influence de l'environnement articulaire, les cellules souches adipocytaires injectées dans l'articulation peuvent se différencier en chondrocytes, les cellules ayant pour rôle de former du cartilage. Ainsi, les chondrocytes nouvellement formés peuvent "réparer" le cartilage endommagé par l'arthrose. Le rôle des cellules souches ne se limitent pas là : en plus d'avoir une propriété anti-inflammatoire freinant le processus pathologique, elles sécrètent un facteur de différenciation cartilagineuse qui permet d'améliorer la réparation.
Dans l'hypothèse la plus optimiste, cette étude, financée par la Commission européenne, qui n'est qu'à son tout début pourrait déboucher sur un traitement curatif de l'arthrose d'ici 2016 à 2020, estime le CHRU.
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