Les cellules souches, un traitement d'avenir pour la sclérose en plaques ?
Où en est la recherche sur les greffes de cellules souches contre la sclérose en plaques ? Est-ce valable pour toutes les formes de SEP ?
Les réponses avec le Pr Marc Peschanski, neurobiologiste Inserm :
"Il existe deux types d'approches avec les cellules souches pour la sclérose en plaques. La sclérose en plaques est pour une grande partie une maladie auto-immune, c'est-à-dire que des cellules de notre propre système immunitaire vont attaquer les gaines de nerfs et vont détruire les cellules qui forment ces gaines parce qu'un désordre s'est installé et les cellules du système immunitaire ne reconnaissent plus comme faisant partie de l'individu, les cellules de ces gaines nerveuses.
"On peut donc, et c'est à l'essai clinique aujourd'hui, essayer de remplacer les cellules immunitaires en faisant une greffe de moelle, c'est-à-dire une greffe de cellules souches de la moelle qui vont donner naissance très spécifiquement à ces cellules immunitaires en espérant que les nouvelles cellules ne reproduisent pas le défaut des précédentes. Quelques résultats ont été publiés récemment et ils donnent un petit espoir sur le fait que cela puisse être une technique utilisable. Il faut pour cela respecter un certain nombre de contraintes assez lourdes et en particulier le fait de trouver un donneur compatible sur le plan immunitaire avec le receveur, ce qui n'est pas facile.
"Une deuxième approche encore expérimentale s'appuie sur les cellules souches embryonnaire. Puisque par définition, les cellules souches embryonnaires peuvent donner n'importe quelles cellules, on a voulu essayer d'en faire des cellules de ces gaines nerveuses et ensuite de les implanter dans le cerveau pour refaire des gaines. Plusieurs équipes ont développé ce type d'approche pour avoir les bonnes recettes de cuisine. Quand on met des cellules souches embryonnaires à pousser, cela donne une espèce de ratatouille… Il faut trouver les bonnes recettes pour n'avoir que les cellules intéressantes pour nous. On a maintenant dans certaines équipes des recettes qui ne sont pas mauvaises. Elles commencent à être testées chez l'animal. On a des animaux qui spontanément du fait d'une mutation n'ont pas ces cellules qui engainent les nerfs et donc on essaie avec des cellules humaines de refaire des gaines chez ces animaux."