Retard pubertaire : attention à l'excès de sel !
L’excès de sel dans les assiettes pourrait être responsable d'un retard pubertaire chez les adolescents, entraînant des troubles de la fertilité et du comportement, selon une récente étude américaine. Cette découverte pourrait remettre en cause les recommandations diététiques actuelles.
A ce jour, aucune étude n'avait fait le lien entre la consommation excessive de sel et un retard pubertaire. En administrant des quantités plus ou moins importantes de sel à des groupes de rats, l’équipe du Dr Dori Pitynski de l’Université de Wyoming (Etats-Unis) a découvert qu'une consommation excessive de sel pourrait entraîner un retard pubertaire.
Cette dysfonction peut être à l’origine de troubles de la fertilité et de problèmes liés au comportement. De la même manière, le groupe de rats soumis à un régime sans sel strict présentait, lui aussi, un retard pubertaire. Le groupe de rats avec des apports "normaux" en sel n’avait pas de troubles de la puberté. En d'autres termes, trop de sel ou l’absence totale de sel serait néfaste pour le développement pubertaire et la fertilité.
Un rôle plus important que la teneur en graisses
A l’inverse, des études antérieures avaient montré que manger trop gras était tout aussi néfaste, en provoquant notamment une puberté précoce. "Même associé à un régime riche en graisses, l’excès d’apport de sel dans l’alimentation chez les rats entraîne une retard dans le déclenchement de la puberté", soulignait le Dr Pitynski lors du dernier Congrès européen d'endocrinologie à Dublin. "Notre recherche met donc en lumière pour la première fois que la teneur en sel dans l’alimentation a un rôle plus important sur le développement pubertaire que la teneur en graisses", conclut-elle.
5 grammes de sel par jour
Selon une étude américaine, l'excès de sel tuerait 1,6 million de personnes chaque année dans le monde. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande de consommer moins de 5 grammes de sel par jour, soit l'équivalent d'un peu moins d'une cuillère à café.
Pour les enfants de 2 à 15 ans, l'OMS propose d’ajuster à la baisse la consommation de sel en fonction de leurs besoins énergétiques. Dans son dernier rapport sur la réduction du sel, elle souligne que le sel consommé doit être iodé, un composé essentiel pour "un développement sain du cerveau du fœtus et du jeune enfant et pour optimiser les fonctions mentales en général".