Un implant pour détecter les cellules tumorales dans le sang
Difficilement détectables dans le sang, les cellules tumorales circulantes sont pourtant un bon marqueur métastasique. Des chercheurs américains ont mis au point un implant, capable de les détecter dans le sang de souris, même en petite quantité.
Aux prémices de la formation des métastases, des cellules se détachent parfois de cette tumeur pour circuler dans le sang. Ce sont les cellules tumorales circulantes. Si elles participent à l'extension du cancer, elles peuvent également permettre aux médecins de repérer la maladie à un stade précoce. Jusqu'alors, à cause de leur faible quantité dans le sang, il était très compliqué de détecter ces cellules. Le 8 septembre 2015, des chercheurs, dont les travaux sont publiés dans Nature Communication, annoncent avoir développé un procédé capable de les repérer de manière fiable.
L'équipe de recherche a créé un implant en biomatériaux qui capture ces cellules métastatiques chez des souris de laboratoire auxquelles elle avait inoculé un cancer du sein métastatique. Le dispositif mesure moins d'un demi centimètre. "Nous avons combiné cela avec un système d'imagerie qui nous permet de détecter la présence de cellules cancéreuses dans l'implant, ce qui nous permet de détecter de manière précoce les métastases", a indiqué à l'AFP M. Shea, l'un des auteurs.
Détecter le cancer avant qu'il ne soit trop tard
Depuis les années 2000, les chercheurs ont observé que ces cellules pouvaient apparaître dans la circulation sanguine à un stade très précoce, alors que "les métastases sont souvent détectées une fois que les cellules tumorales ont déjà attaqué les organes vitaux", ajoute l'étude.
Cet implant innovant devrait, selon M. Shea, permettre de fournir "une fenêtre de tir pour traiter les métastases alors que le patient est encore en relativement bonne santé et avec peu de cellules cancéreuses". Car, en piégeant les cellules tumorales, l'implant pourrait aussi permettre aux médecins de les analyser pour identifier le traitement le plus adapté.
Pour l'heure, il reste aux chercheurs à mettre au point la procédure de fabrication des biomatériaux pour l'homme, avant de démarrer des essais cliniques. "Il n'y a aucune raison de penser que le système ne marcherait pas chez l'homme, mais nous devons encore le prouver" ajoute le chercheur, sans exclure que certains "détails" puissent évoluer à l'avenir.
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Source : In vivo capture and label-free detection of early metastatic cells. S. Azarin et al. Nature Communication, septembre 2015. doi:10.1038/ncomms9094
Avec AFP