SONDAGE : Après le confinement, le boom de la télémédecine
Quel est l’impact de l’épidémie de Covid-19 sur la télémédecine ? Réalisé par Odoxa pour l’Agence du Numérique en Santé (ANS) et le Magazine de la Santé, le “baromètre télémédecine” livre ses réponses.
Alors que la télémédecine peinait à se développer en France, l’épidémie de COVID-19 lui a donné un coup d’accélérateur. Depuis 6 mois, le nombre de téléconsultations explose. Ce nouvel outil est plébiscité par les patients et les médecins. C’est ce qui ressort du 2ème "baromètre télémédecine" réalisé par Odoxa pour l’Agence du Numérique en Santé et le Magazine de la Santé que nous vous révélons en exclusivité.
18% des Français ont eu recours à la téléconsultation
Cette vaste étude a été menée auprès de 2000 patients et près de 500 soignants.
Elle révèle qu’après le confinement, le recours à la téléconsultation a explosé : en 6 mois elle a été multipliée par plus de 3 auprès des patients et par plus de 5 auprès des médecins ! Près d’un Français sur cinq (18%) et plus de 7 médecins sur 10 (71%) y a eu recours. 18% des Français ont déjà eu recours à la téléconsultation. Soit 3 fois plus qu’en novembre dernier.
Mieux gérer la crise sanitaire
Le confinement, bien sûr, a accéléré le développement de cette pratique.
Selon les médecins interrogés, la consultation en ligne était souvent la seule possibilité de consultation pendant cette période. Elle a aussi été utilisée par des patients âgés que les médecins connaissaient bien.
La téléconsultation a donc permis de mieux gérer la crise sanitaire, en maintenant le lien avec les patients.
On observe depuis le déconfinement une baisse du nombre de téléconsultations. Environ 1 sur 3 en moins.
79% de patients satisfaits
Les patients sont globalement très satisfaits, avec 79% d’opinion positive. Les médecins, eux aussi, à 75%. Petite nuance toutefois : leur taux de satisfaction perd 11 points en 6 mois.
La principale source de mécontentement, ce sont les problèmes techniques.
Quid des déserts médicaux
La téléconsultation propose une nouvelle offre de soins, de nouvelles pratiques. Mais attention à ne pas trop en attendre.... Elle ne va pas sauver notre système de santé.
La téléconsultation a parfois été présentée comme la solution miracle face au problème des déserts médicaux. Elle ne l’est pas. Il existe encore des zones blanches et sans internet, impossible de déployer la télémédecine. Les patients doivent également disposer d’outils numériques et les maitriser. Ce n’est pas toujours le cas.
Autre impondérable, que rappelle le Conseil de l’Ordre : il faudra toujours des médecins pour réaliser ces consultations. Davantage de professionnels doivent donc être formés.
Bientôt la fin des cabinets médicaux ?
Une seule certitude : si la téléconsultation a toute sa place dans l’offre de soins, elle ne remplacera jamais les consultations en chair et en os.
Certains gestes nécessaires à l’examen clinique ne peuvent pas être réalisés à distance. Impossible par exemple de pratiquer une palpation d’abdomen. En revanche, elle permet à un médecin de suivre un patient qu’il connaît bien. Une personne diabétique par exemple ou qui souffre d’une autre maladie chronique.
Une pratique à encadrer
Le conseil de l’Ordre se dit “très favorable à la télémédecine” si elle est bien encadrée par la profession. Autrement dit, même en téléconsultation, mieux vaut être suivi par votre médecin traitant, ou l’avoir vu en cabinet les 12 derniers mois.
Avec l’épidémie, les conditions ont été assouplies. La téléconsultation peut être réalisée avec n'importe quel médecin. Jusqu'à fin décembre, elle est prise en charge à 100% par l’Assurance maladie.