Risque d'attentat : comment en parler aux enfants ?
À partir de quel âge peut-on parler aux enfants de la vigilance nécessaire, des risques qui continuent… ?
Les réponses avec le Dr Jacques Cheymol, pédiatre :
"Chez les enfants, il faut partager en deux : quand la notion de mort existe et quand la notion de mort n'existe pas. Car le discours et l'inquiétude des enfants ne sont sans doute pas les mêmes. Avant 4-5 ans, cette notion n'est pas du tout intégrée ou peu intégrée, les enfants sont dans les peurs. C'est-à-dire qu'ils ont peur, il y a les bons, les méchants… ils sont dans les cauchemars. La vigilance s'exprime dans le fait que les enfants ont besoin d'être protégés. Et cette notion est extrêmement importante pour les parents. Il faut que les parents soient protecteurs et qu'ils fassent aussi appel à ce que la société les protège eux-mêmes (police, armée, le président de la République…). Il faut rappeler aux enfants que les parents vont les protéger. Quand on écoute les enfants, que ce soit dans les interviews ou en cabinets, les enfants se demandent s'ils doivent rester chez eux… Les parents ne doivent pas forcément être à cet âge dans la vigilance mais ils doivent essayer de leur montrer qu'on va être protecteur.
"Lorsque l'enfant est dans cette notion de mort, on va en faire un citoyen quelque part. Mais c'est aussi important. Durant la semaine, les discours n'ont pas été les mêmes sans doute parce que la société a mis des mots là-dessus, l'école a mis des mots là-dessus avec les enfants et beaucoup de parents ont repris ce que l'école a dit à leur enfant ou ils ont anticipé ce qui allait se dire à l'école… Cette fonction extrêmement importante est protectrice car cela permet aussi aux parents de gérer les émotions. Ce que fait le social, ce que fait le politique… est fondamental pour permettre que l'émotion s'apaise. Et il n'y a pas forcément à demander à toute la psychiatrie de se mobiliser."