Quelles sont les contre-indications à la vaccination ?
Se faire vacciner est un acte médical pour lequel de rares contre-indications permanentes ou provisoires existent.
Kylian, 6 ans, a rendez-vous chez le pédiatre pour son rappel dTPolio. Comme à chaque fois, le médecin vérifie qu'il n'y a aucune contre-indication médicale. Pour le Pr Robert Cohen, pédiatre infectiologue, "si un enfant est très malade, on ne le vaccine pas le jour où il a 39°-40° de fièvre, s'il vomit, s'il a une diarrhée. La deuxième chose importante, c’est de dépister s’il a eu une allergie lors des injections précédentes de vaccin". Pour Kylian, aucun problème ce jour-là. Il peut se faire vacciner.
Pas de vaccin en cas de fièvre
Les vaccins sont contre-indiqués provisoirement lorsque le patient est atteint d'une maladie aiguë avec fièvre. Le Pr Odile Launay, infectiologue, explique : "Au cours d'un épisode infectieux, votre système immunitaire est déjà occupé à traiter l'infection en cours. Ça ne paraît pas judicieux de venir administrer un vaccin qui va justement sensibiliser le système immunitaire à un moment où il est déjà occupé à autre chose".
Autre contre-indication : les allergies graves à certains composants des vaccins. Par exemple, les personnes allergiques aux protéines de l’œuf ne peuvent se faire vacciner contre la fièvre jaune. Le Pr Robert Cohen ajoute : "Ce sont des gens qui ont fait dans l'heure qui a suivi le vaccin un urticaire géant, un œdème de Quincke, un gonflement, une gêne respiratoire et au pire un choc anaphylactique, c'est-à-dire une grande détresse brutale au cours du vaccin. Pour ça, l'incidence estimée est moins de 1 sur 500.000 doses. C'est vraiment exceptionnel".
Les femmes enceintes et les patients immunodéprimés exclus des vaccins vivants atténués
Les vaccins vivants atténués ne doivent pas être administrés aux femmes enceintes. Il s’agit par exemple de ceux contre la rougeole, les oreillons, la rubéole ou encore la varicelle. Ces produits contiennent un agent infectieux vivant. Il existe un risque théorique de passage du virus chez le fœtus par le biais du placenta. Par précaution, on préfère éviter de vacciner pendant la grossesse. Sont exclus aussi les patients immunodéprimés, c'est-à-dire avec un système immunitaire trop faible pour les protéger.
Le Dr Jean-Paul Ortiz, médecin néphrologue, cite l’exemple d’un enfant immunodéprimé et qui a un traitement lourd pour une maladie grave. "Si son voisin de classe n'a pas été vacciné et qu'il attrape une rougeole, cet enfant immunodéprimé n'a pas les défenses nécessaires. Il va faire une rougeole rarissime, potentiellement mortelle". Se faire vacciner, c’est aussi protéger les personnes les plus faibles et son entourage.
Attention aux fausses informations sur les vaccins !
Attention à certaines idées reçues sur les contre-indications. Pour le vaccin contre l'hépatite B par exemple, bientôt obligatoire, aucun lien de cause à effet n'a été établi entre ce vaccin et l'apparition de la sclérose en plaques. Pour le Pr Odile Launay, "dans des familles déjà touchées par une sclérose en plaques, il y a une certaine réticence encore chez les parents à vacciner leurs enfants. Il n'y a aucun élément et même les associations de patients se sont prononcées en faveur de la vaccination".
Dans les cas exceptionnels où une contre-indication à la vaccination est justifiée médicalement, le médecin établit un certificat qui permet par exemple d'inscrire un enfant à l'école ou à la crèche.