Vaccin contre la grippe : une efficacité limitée
Selon une estimation publiée dans un journal européen d’épidémiologie, le taux d’efficacité vaccinale contre la grippe est de seulement 38% cette année. Ce pourcentage atteint un score encore plus faible chez les seniors et les patients souffrant de maladies chroniques.
L’épidémie de grippe touche à sa fin, les autorités sanitaires ont donc pu mesurer l’efficacité du vaccin utilisé durant l'hiver 2016/2017. Le journal européen consacré à l’épidémiologie des maladies infectieuses, Eurosurveillance, indique dans une étude publiée le 16 février que ce vaccin saisonnier protègerait à hauteur de seulement 38%.
Pour le virologue Buno Lina, président du comité scientifique de recherche sur la grippe (GEIG), le chiffre de 38% d’efficacité du vaccin est cohérent avec les chiffres des Etats-Unis et du Canada. Le professeur précise que même si le vaccin ne bénéficie pas d’une efficacité totale, il protège néanmoins des formes graves.
Les personnes à risque et les seniors : plus fragiles face à la grippe
Il existe trois formes du virus de la grippe : H3N2, type B et H1N1. Le professeur Lina indique que pour le H1N1, le taux de protection est entre 50 et 60% ; pour le virus de type B la protection s’élève entre 60 et 70% mais chute pour le virus H3N2 entre 40 et 45%. Pourtant, le virus H3N2 est le virus qui sévit le plus au sein de la population.
Chez les personnes à risques, le vaccin contre la grippe cette année a été très peu efficace chez les personnes à risques, 25% seulement ont été protégées. Ce taux de protection baisse encore parmi les patients de plus de 65 ans avec un taux de 23%. "Lorsqu’on est fragile on est beaucoup plus à risque d’être infecté. Une personne en bonne santé aura besoin d’une quantité très importante de virus pour être infecté par rapport à un patient qui souffre d’une pathologie chronique à qui il suffira d'une faible dose pour contracter la maladie", précise le professeur.
Bruno Lina ajoute que "plus vous êtes âgé, moins vous êtes protégé par le vaccin. C’est le principe de la dégénérescence de la réponse immunitaire, ce qu’on appelle l’immunosénescence. Les personnes âgées restent cependant capables de réactiver de l’immunité qu’elles avaient stocké mais pas d’en créer de nouvelles." La difficulté de ce virus, précise le spécialiste, c’est qu’il change tout le temps. "Le risque de graves complications augmente avec l’âge c’est pour cela qu’il est fortement conseiller de vacciner les personnes de plus de 65 ans et les patients souffrant de pathologies chroniques ainsi que les femmes enceintes", alerte-t-il.
Malgré une efficacité modérée, qui permet de diminuer les formes graves de la grippe, le vaccin antigrippal concerne toute de même 26% de la couverture chez les personnes infectées et 22% chez les personnes non infectées ; ce qui offre à la France le plus fort taux de vaccination en comparaison avec ses voisins européens.