IST, l'été de tous les dangers
Mois de juillet oblige, les rencontres se multiplient. Les infections sexuellement transmissibles aussi.
Quels seront les risques pour votre santé cet été ? La noyade ou l’insolation ? Pas seulement : Chlamydioses, gonococcies, syphilis, herpès génital, hépatites… Les infections sexuellement transmissibles ne cessent de progresser.
Explosion des infections à chlamydia et gonocoque
D’après les résultats de l’enquête LaboIST publiés le 18 juillet par Santé publique France, le nombre de diagnostics d’infection à chlamydia et à gonocoque a été multiplié par trois en quatre ans !
La raison principale de cette augmentation : les comportements à risque. Notamment chez les 15-25 ans qui ont tendance à délaisser le préservatif. ”Les efforts de prévention faits dans les années 90 et 2000 sont en train de s’essouffler avec une nouvelle génération moins inquiète vis-à-vis des IST que ne l’étaient les générations qui ont grandi à une époque où aucune thérapeutique ne permettait de traiter le VIH” déplore Dr Maxime Vallée, urologue au CHU de Poitiers, dans un commuiqué de l’Association Française d’Urologie.
Des infections souvent asymptomatiques aux conséquences parfois graves
Pour contrer les IST, encore faut-il les dépister. Des douleurs, des erruptions cutanés ou des écoulements au niveau des organes génitaux doivent alerter. Mais ces infections sont souvent asymptomatiques. “Il existe beaucoup de porteurs sains. Comme ils n’ont aucun symptôme, ils ne consultent pas et transmettent l’infection, qui continue de se propager”, explique Pr Pierre-Marie Girard, infectiologue à l’hôpital Saint-Antoine (Paris).
Les infections à chlamydia et à gonocoques sont souvent plus silencieuses chez les femmes. Or les risques de complication sont nombreux. Douleurs pelviennes chroniques, stérilité, fragilisation des muqueuses, augmentation du risque de contamination par le VIH notamment.
Pensez à vous faire dépister !
Après un rapport à risque (pénétration non protégée mais aussi fellation et cunnnilingus sans préservatif ou digue dentaire), pensez donc à vous faire dépister. Il s’agit d'un prélèvement local (vaginal, bucal ou anal), et d’une simple analyse d'urine pour les hommes. Le geste est rapide et sans douleur. Si le résultat est positif, le médecin traitant, le gynécologue ou le dermatologue-vénérologue prescrira un traitement antibiotique adapté à la personne infectée, ainsi qu'à ses partenaires. Ces tests sont complémentaires de ceux effectués pour le dépistage du VIH, du virus de l'hépatite B et de la syphilis et réalisés par prise de sang. L'ensemble de ces examens est gratuit dans les Centres Gratuits d'information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGGID) et les centres de planification ou d'éducation familiale. Tous ces tests peuvent également être réalisés sans ordonnance à vos frais (130€ non remboursés par l'Assurance maladie) dans n'importe quel laboratoire d'analyses. Dans ce cas, le nom d'un médecin référent vous sera demandé.