Sniffy : pourquoi le gouvernement veut interdire cette poudre énergisante
Le ministre de la Santé a promis l'interdiction de "Sniffy", une poudre blanche énergisante à inhaler par le nez. Elle fait débat en raison de sa méthode de consommation rappelant la cocaïne.
Un coup de fouet pour rester éveillé jusqu'au bout de la nuit ? Telle est la promesse de "Sniffy" une toute nouvelle poudre "énergisante" à inhaler par le nez. Si la ressemblance avec de la cocaïne est évidente, il ne faut pas se méprendre : Sniffy est totalement légale et disponible en vente libre sur Internet et dans certains bureaux de tabac... du moins, pour le moment.
"J'ai découvert il y a 48 heures cette dernière invention, et je mets des gros guillemets, bien sûr, cette cochonnerie que certains veulent vendre” a déclaré ce samedi 25 mai le ministre de la Santé Frédéric Valletoux sur franceinfo. Il promet d’examiner ce produit et de veiller à son interdiction le plus vite possible.
Une imitation de la cocaïne ?
Le produit se décline en plusieurs saveurs. Il est vendu par boîtes coûtant 14,90 euros l’unité et disponibles chez certains buralistes ainsi que sur Internet. Selon la marque, le produit contiendrait de la L-Arginine, un acide aminé, de la caféine, de la créatinine, de la L-Citrulline, de la taurine ou encore de la maltodextrine. Ces substances énergisantes, bien que légales, restent fortement déconseillées aux personnes fragiles présentant des troubles cardiovasculaires, hépatiques ou psychiatriques.
De plus, la ressemblance entre Sniffy et de la cocaïne n’est pas anodine. “Il ne faut pas être devin pour se rendre compte que les commerçants jouent avec les images et la symbolique [de la poudre à sniffer] pour accrocher une clientèle attirée par une expérience licite et illicite à la fois” analyse le Professeur Amine Benyamina, addictologue et Président de la Fédération Française d’Addictologie. Le principe est le même que pour les cigarettes en chocolat, les puff ou les "premix" - ces mélanges d’alcool et de soda - qui encouragent de manière détournée la consommation de tabac et d’alcool chez les jeunes. La poudre Sniffy est cependant interdite aux mineurs.
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Un produit majoritairement condamné
La publicité autour de ce produit a provoqué l'indignation et les condamnations de représentants de plusieurs professions, syndicats policiers ou buralistes et spécialistes des addictions.
"Les produits qui composent le Sniffy ne sont pas des substances interdites, mais ma position est très claire et non ambiguë. Nous sommes contre ce produit", a déclaré à l'AFP Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes. Celui-ci évalue à "quelques dizaines au plus", le nombre de buralistes commercialisant ce produit, les ventes s’effectuant majoritairement par internet.