Une information judiciaire ouverte contre l’IHU du Pr Didier Raoult
Le parquet de Marseille a ouvert une information judiciaire suite aux signalements de l'Agence française du médicament.
C’est une nouvelle information dans l’affaire du très controversé chercheur Didier Raoult, directeur de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée infection (IHU-MI) jusqu’en août 2022.
Le 4 juillet, le parquet de Marseille a ouvert une information judiciaire pour "faux en écriture", "usage de faux en écriture" et "recherche interventionnelle impliquant une personne humaine non justifiée par sa prise en charge habituelle sans obtention de l'avis du comité de protection des personnes et de l'autorisation de l'ANSM", a indiqué le parquet de Marseille à l'AFP mardi 6 septembre.
Cette décision fait suite à des signalements reçus en octobre 2021 et mai 2022 de l'ANSM, qui avait notamment relevé "de graves manquements à la réglementation des recherches impliquant la personne humaine" lors d'essais cliniques irréguliers.
Une autre demande en cours
L’ouverture de cette information judiciaire ne fait pas suite à la dernière demande en date. En effet, lundi 5 septembre, les ministres de la Santé et de la Recherche ont demandé au parquet de Marseille de se saisir des "délits ou des manquements graves à la réglementation en matière de santé ou de recherche" constatés à l'IHU.
François Braun et Sylvie Retailleau se sont fondés sur un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de son homologue pour l'enseignement supérieur et la recherche (IGESR). Dans un communiqué commun, ils ont estimé que celui-ci "met en lumière des dysfonctionnements graves" au sein de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée infection (IHU-MI).
"Plusieurs éléments" dans ce nouveau rapport sont "susceptibles de constituer des délits ou des manquements graves à la réglementation en matière de santé ou de recherche", écrivent les ministres. Leur demande n'était pas encore parvenue à la procureure de Marseille au moment de l’ouverture de l’information judiciaire, a précisé le parquet.
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Didier Raoult se dit "très serein"
Suite au rapport qui l'accable, le Pr Didier Raoult s'est exprimé sur les réseaux sociaux. "Je regrette que la mission IGAS/IGAENR ne tienne pas compte de la réponse détaillée sur les plans juridique et scientifique que je leur ai fournie", a-t-il ainsi tweeté.
Je regrette que la mission IGAS/IGAENR ne tienne pas compte de la réponse détaillée sur les plans juridique et scientifique que je leur ai fournie.
— Didier Raoult (@raoult_didier) September 6, 2022
Elle peut être lue à partir de la page 43 du tome 3 du rapport :https://t.co/2S1pjO3JKp
Dans sa réponse à l'IGAS et de l'IGESR, Didier Raoult estime que ce rapport "s'est principalement attelé à compiler des commentaires désobligeants contre le directeur de l'IHU-MI". Il déplore "une absence de distance de la mission qui s'apparente ainsi plus à une mission commando qu'à une inspection au service de l'État français".
Interrogé sur CNews, le chercheur a regretté : "C'est un épisode de plus dans le fait que je suis harcelé pour avoir dit ce que tout le monde fait maintenant y compris sur les vaccin". Il assure être "très serein" : "j'ai fait ce que je pensais devoir faire dans un temps où l’État français pensait qu'il était nécessaire d'avoir des instituts spécialisés dans les maladies infectieuses".